La briqueterie Bouyer-Leroux, basée dans le Maine-et-Loire, acquiert un concurrent, Imerys Structure. Le fabricant devient le leader français de la brique en terre cuite.
Pourquoi cette acquisition ?
Le fabricant de briques Bouyer-Leroux, à La Séguinière (Maine-et-Loire), est en cours d'acquisition de son concurrent Imerys Structure, filiale du groupe Imerys. L'offre de rachat atteint 90 millions d'euros (dont deux tiers en autofinancement), soit l'équivalent de son chiffre d'affaire. Roland Besnard, le PDG, n'attend plus que l'avis des instances représentatives du personnel et de l'Autorité de la concurrence. Bouyer-Leroux, 370 salariés, sera officiellement propriétaire d'Imerys Structure, 400 salariés, en mai 2013. La Scop (Société coopérative participative) s'offre sept sites industriels : à La Boissière-du-Doré (Loire-Atlantique), Vihiers (Maine-et-Loire), et surtout à Bordeaux, Toulouse et dans la vallée du Rhône : « Jusque-là, Bouyer-Leroux était présent d'Arcachon à Thionville. Grâce à cette acquisition, nous allons toucher le sud de la France », détaille Roland Besnard, qui se félicite de cette nouvelle « complémentarité géographique ».
Comment le rachat s'est réalisé ?
C'est une longue histoire. Il y a vingt ans, Roland Besnard travaillait chez Imerys. À une réunion à la tour Montparnasse, il a l'oreille qui traîne : « L'avenir de la filière brique se posait déjà pour eux. » Le dirigeant, entre-temps passé chez Nicoll, revient dans l'industrie de la brique en 2009 : « Je rejoins une PMI. Mais pour moi, Bouyer-Leroux avait les moyens d'une croissance externe et d'une dimension nationale. » À son arrivée à La Séguinière, Roland Besnard entre en contact avec Imerys Structure. À l'époque, c'est le « gros » (95 millions d'euros de chiffre) qui souhaite racheter le « petit » Bouyer-Leroux. Mais Roland Besnard a été, dès le départ, très clair : « On était là pour discuter de la pérennité de Bouyer-Leroux. » Les négociations connaissent des hauts et des bas, avant de reprendre courant 2012. Un processus de due diligence [ensemble des vérifications qu'un éventuel acquéreur va réaliser avant une transaction, ndlr] conforte Bouyer-Leroux dans sa volonté de racheter Imerys Structure. Le 11 décembre, « à 1 h du matin à Paris, alors qu'on était une équipe de cinq personnes face à trente dirigeants et juristes, l'acquisition est finalisée ».
Pourquoi Imerys a accepté ?
Le groupe français Imerys (15 500 salariés, 3,7 milliards de CA, présent dans 47 pays) est le numéro 1 mondial des fabricants de minéraux pour des applications industrielles. « Son coeur de métier, ce n'est pas la fabrication des matériaux de construction. Pour continuer à se développer en France, Imerys aurait dû investir. Mais une ligne de production, c'est 35 millions d'euros. » Imerys Structure, qui connaissait bien Bouyer-Leroux, « perçu comme un industriel sérieux, qui gagne des parts de marché, qui a un profil social rassurant », a donc cru au projet de l'entreprise de La Séguinière. Avec ce rachat, Imerys Structure devient Bouyer-Leroux Structure, tandis que Bouyer-Leroux prend le leadership de la brique en terre cuite en France, avec près de 50 % de parts de marché.
Source Ouest France par Christian MEAS
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