Pages

02/11/2012

Les tuiliers de Roumazières aux aguets

Chez Terreal, neuf volontaires rejoignent une usine en Bourgogne après un appel à candidatures. Chez Monier, on redoute des mesures de chômage partiel.
Après une percée dans le solaire fin 2009, Terreal est revenu à ses fondamentaux: les toitures et les briques. Photo archives Phil Messelet Après une percée dans le solaire fin 2009, Terreal est revenu à ses fondamentaux: les toitures et les briques. Photo archives Phil Messelet
Un appel à candidatures pour rejoindre un autre site, des craintes de chômage partiel quand d'autres usines sont touchées. Les tuiliers de Roumazières, à commencer par ceux de Terreal, la plus grosse entité (520 salariés), sont sur leurs «gardes» comme le reconnaît Laurent Délias, le délégué CGT. «On est vraiment à flux tendu. On n'a pas de vision, ça change tout le temps. Une usine a été liquidée en Espagne. Il y a du chômage partiel sur le site de Toulouse. Heureusement, on a la chance d'avoir un directeur général qui met tout en oeuvre pour éviter le chômage et tout le monde fait de gros efforts», résume le délégué du personnel.
Des efforts qui peuvent prendre la forme de congés anticipés. «On gère la situation avec les compteurs de congés de récupération des salariés, explique Bruno Hocdé, le directeur qui se veut rassurant. Il n'y aura pas de chômage partiel sur le site cette année. On est en train de construire le budget 2013. On communiquera en CCE [comité central d'entreprise] le 6 décembre.»
L'appel à candidatures lancé auprès du personnel? «Il ne concerne que quelques personnes qui vont en Bourgogne pour remplacer des intérimaires», relativise le responsable. «Ils sont neuf à partir lundi prochain sur la base du volontariat. On va aussi rapatrier du personnel de Chasseneuil», complète le syndicaliste.
Les stocks impressionnants de tuiles que l'on remarque à Roumazières: une conséquence de la crise? «ça correspond surtout aux nombreux modèles que l'on présente. On vient d'en sortir deux nouveaux, on joue sur la diversité», explique Laurent Délias. Terreal appartient depuis sept ans à LBO-France, un fonds d'investissement. Elle compte 17 usines dans l'Hexagone et emploie près de 1 800 personnes.
Inquiétude chez Monier
Chez Monier, la deuxième tuilerie de Roumazières (190 salariés), le doute plane. Les responsables sont en vacances cette semaine. Au siège parisien du groupe allemand, on reconnaît simplement que «le marché du bâtiment ne se portant pas bien, les entreprises du secteur vont être impactées». Des mesures de chômage partiel sont prévues en fin d'année dans une partie des huit usines françaises (plus de 900 emplois). «On attend la prochaine réunion fin novembre pour en savoir plus. 2013 s'annonce difficile», observe Didier Audouin, délégué CGT. Des propos qui rejoignent ceux de Christian Stenger, le directeur, lors de la remise des médailles du travail, le mois dernier. «Comme beaucoup d'entreprises, la tuilerie Monier subit la crise économique de plein fouet. Nous nous accrochons pour traverser cette période afin de limiter les dégâts, mais il ne faudrait pas que cette crise s'éternise», déclarait-il alors. Les tuiliers croisent les doigts.
Source La Charente Libre

Aucun commentaire: