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24/11/2012

L'argile Kaolinique de Larnage donne une résistance au feu de 1630° C pour les réfractaires utilisés par le fabricant de four à bois FAYOL SA


Une carrière à ciel ouvert, d’une blancheur immaculée. Improbable endroit, à flanc de côteau des célèbres vignobles de l’Hermitage. Un vrai trésor, vestige de temps antiques. Une terre banche, celle de Larnage, toujours au goût du jour. Pour la fabrique de fours à bois, cette terre “réfractaire” n’a pas d’équivalent. Et la société Fayol, implantée à Tain-l’Hermitage, poursuit avec bonheur l’entreprise héritée d’un savoir-faire séculaire. Qui a fait, depuis 1840, la réputation des fours “Le Panyol”.
Argile kaolinique
Fayol SA est aujourd’hui la dernière entreprise, en France, à exploiter cette terre blanche. Pour des produits en terre cuite réfractaire à usage alimentaire. Il n’y a pas mieux en effet que cette argile kaolinique, mêlée d’alumine et qui lui donne une résistance au feu de 1630° C. Ne contenant aucun oxyde de fer, la terre de Larnage ne dénature pas les aliments.
Avec un marché du four à bois en pleine expansion, les dirigeants de Fayol SA se félicitent d’avoir pu préserver ce gisement. « M. Pivard a su stopper à temps l’exploitation du lieu pour des cimenteries (Lafarge). Nous disposons ainsi de réserves importantes » commente Christelle Martein, chargée marketing et communication chez Payol.
Ce patrimoine vivant, longtemps perpétué au sein d’une entreprise familiale, marie un savoir-faire ancestral aux nouvelles technologies. « Il en va ainsi pour le séchage ou la cuisson des pâtes et briques réfractaires. Les instruments de mesure sont modernes, mais certains employés sont capables de tout discerner au toucher ou à l’œil (couleur) » poursuit M me Martein. Effectivement, au sein des hangars de l’usine “historique” de Tain-l’Hermitage, rien n’a changé ou presque depuis l’origine. Et de nombreuses manutentions s’effectuent toujours à la main.
Sutout, l’unité de lieu, entre extraction de l’argile et fabrication des fours, demeure inchangée. Le circuit, depuis la carrière de Larnage jusqu’à la fabrique, soit une distance de 5 à 6 km, est reproduit à l’identique depuis des décennies. Ce qui tient à une exploitation “naturelle” de la terre blanche. Ici, point d’explosif. Bien sûr, le bulldozer a remplacé pioches et wagonnets sur rails. Mais le traitement, sur site, de l’argile, nécessite seulement tapis roulant et eau. Certains potiers de la région viennent se servir sur place en argile mouillée. Du tout écologique.
Ensuite, les camions n’ont plus qu’à redescendre la précieuse denrée. Jusqu’à son lieu de transformation. Une alchimie secrète de la terre, de l’eau et du feu. Du tout cuit, ou presque, pour fabriquer ces fours de toute beauté. La terre de feu de Larnage, d’une flamme identique, brûle toujours du même bois…
Source Le Dauphiné

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