Bernard Henriot est le propriétaire de la tuilerie de Sarre.
Cette activité artisanale, vieille de deux siècles et demi, continue de
susciter des vocations.
Entre 1750 et 2012, la tuile n'a pas pris une ride. Et sur
la colline de Sarre à Corbigny, son procédé de fabrication au feu de bois non
plus ! Une tradition artisanale qui n'est pas prête de s'éteindre, tant que
Bernard Henriot, propriétaire de la tuilerie de Sarre, sera au four.
Son grand-père et son père ont été tuiliers avant lui. «
J'avais 23 ans quand la tuilerie familiale, à Dornes, a fermé. J'ai toujours su
que j'allais travailler dans ce domaine. J'ai ça dans le sang depuis tout petit
! », explique le propriétaire. Il y a dix ans, Bernard Henriot reprenait la
tuilerie de Sarre, qui appartenait à une même génération depuis 1892.
Aujourd'hui, il ne le regrette pas, et vit tous les jours « d'un métier qui
travaille avec les quatre éléments ! » La terre argileuse pour la matière
première, l'eau pour transformer la terre en pâte, l'air pour sécher les produits
et le feu pour les cuir.
Carrelage, brique et tuile n'ont pas bougé depuis 250 ans.
Même si le progrès technique est passé par là avec la broyeuse et la mouleuse,
la terre provient toujours de la carrière au-dessus du site, le crochet est
toujours coupé à la main et les produits sont toujours chauffés dans le four à
proximité.
« Une cuisson
à 1.050 °C »
« Comptez une quinzaine d'heures entre le préchauffage et la
cuisson à 1.050 °C, puis une semaine de refroidissement ! » La température
imprime la couleur aux produits, qui passent alors du blanc au traditionnel
rouge orangé. « Au final, la forme et la couleur de chaque tuile ou de chaque
brique sont uniques. C'est la nature qui travaille pour nous ! »
Ce caractère authentique, c'est ce qui attire les clients.
Et c'est aussi ce qui a attiré Jérémy Pajot, 25 ans, seul salarié de la
tuilerie. « J'ai commencé ici en job d'été, puis j'ai fait mes études dans ce
domaine : un BTS industrie céramique. Ce que j'aime, c'est travailler cette
matière noble qu'est l'argile et la voir prendre forme par le feu. »
Un métier qu'il souhaite poursuivre « aussi longtemps que
les commandes suivront. » Pour le moment, elles sont là. « Depuis les années
70, la tuilerie vit essentiellement de la demande de produits anciens pour la
restauration d'habitation ou de monuments » précise Bernard Henriot. «
Notamment les vieilles maisons, les abbayes ou les châteaux, ce qui nous amène
à travailler dans toute la France. »
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