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21/08/2012

Pas de tuile pour la tuilerie de Sarre : l’activité a traversé les décennies


Bernard Henriot est le propriétaire de la tuilerie de Sarre. Cette activité artisanale, vieille de deux siècles et demi, continue de susciter des vocations.

Entre 1750 et 2012, la tuile n'a pas pris une ride. Et sur la colline de Sarre à Corbigny, son procédé de fabrication au feu de bois non plus ! Une tradition artisanale qui n'est pas prête de s'éteindre, tant que Bernard Henriot, propriétaire de la tuilerie de Sarre, sera au four.

Son grand-père et son père ont été tuiliers avant lui. « J'avais 23 ans quand la tuilerie familiale, à Dornes, a fermé. J'ai toujours su que j'allais travailler dans ce domaine. J'ai ça dans le sang depuis tout petit ! », explique le propriétaire. Il y a dix ans, Bernard Henriot reprenait la tuilerie de Sarre, qui appartenait à une même génération depuis 1892. Aujourd'hui, il ne le regrette pas, et vit tous les jours « d'un métier qui travaille avec les quatre éléments ! » La terre argileuse pour la matière première, l'eau pour transformer la terre en pâte, l'air pour sécher les produits et le feu pour les cuir.

Carrelage, brique et tuile n'ont pas bougé depuis 250 ans. Même si le progrès technique est passé par là avec la broyeuse et la mouleuse, la terre provient toujours de la carrière au-dessus du site, le crochet est toujours coupé à la main et les produits sont toujours chauffés dans le four à proximité.
« Une cuisson
à 1.050 °C »

« Comptez une quinzaine d'heures entre le préchauffage et la cuisson à 1.050 °C, puis une semaine de refroidissement ! » La température imprime la couleur aux produits, qui passent alors du blanc au traditionnel rouge orangé. « Au final, la forme et la couleur de chaque tuile ou de chaque brique sont uniques. C'est la nature qui travaille pour nous ! »

Ce caractère authentique, c'est ce qui attire les clients. Et c'est aussi ce qui a attiré Jérémy Pajot, 25 ans, seul salarié de la tuilerie. « J'ai commencé ici en job d'été, puis j'ai fait mes études dans ce domaine : un BTS industrie céramique. Ce que j'aime, c'est travailler cette matière noble qu'est l'argile et la voir prendre forme par le feu. »

Un métier qu'il souhaite poursuivre « aussi longtemps que les commandes suivront. » Pour le moment, elles sont là. « Depuis les années 70, la tuilerie vit essentiellement de la demande de produits anciens pour la restauration d'habitation ou de monuments » précise Bernard Henriot. « Notamment les vieilles maisons, les abbayes ou les châteaux, ce qui nous amène à travailler dans toute la France. »

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