La Capeb et l’industriel Monier ont signé un accord de
partenariat afin que les artisans couvreurs soient sensibilisés aux dernières
évolutions dans le domaine de la toiture, tant sur le plan technique
qu’énergétique.
Le 25 juillet dernier, la Confédération de l’artisanat et
des petites entreprises du bâtiment et le spécialiste des solutions de toiture
Monier ont signé un accord de partenariat. Objectif : tenir les artisans du
bâtiment informés des dernières évolutions dans le domaine de la toiture et
promouvoir la marque Eco-Artisan®.
« Ce partenariat complète notre dispositif de
sensibilisation de nos adhérents aux enjeux de la rénovation énergétique. La
toiture est un élément essentiel de l’isolation d’un bâtiment. Les actions que
nous allons mener avec Monier vont nous permettre de couvrir l’ensemble des
innovations du secteur et d’inciter les artisans concernés à s’engager dans la
démarche Eco Artisan® », a déclaré, dans un communiqué, Patrick Liébus,
président de la Capeb.
Par le biais de cette convention, Monier s’engage à mettre à
disposition de l’artisan un arsenal d’outils tels que : guide de solutions
propres à la rénovation énergétique ; assistante chantier ; actions en faveur
de la prévention des risques professionnels ; formations destinées à renforcer
les connaissances des entreprises artisanales en matière d’efficacité
énergétique. La marque Eco Artisans® devra également être valorisée, via
l’offre de modules de formation Fee Bat.
Construction BBC : les principaux problèmes rencontrés
Le programme « Règles de l’Art Grenelle Environnement 2012 »
publie les résultats de la deuxième phase du Retour d’Expériences dans les
Bâtiments à Basse Consommation (REX BBC & risques) réalisée en 2011. Il
démontre ainsi les risques propres aux bâtiments BBC et sur les pratiques
préventives associées.
Cette étude compile les principaux résultats d’une enquête
de terrain qui consistait à visiter des opérations à basse consommation et à
rencontrer les acteurs ayant participé à leur conception, à leur construction,
ou à leur utilisation afin de capitaliser les non qualités et les opportunités
de qualité associées. Cette deuxième étape d’enquête, réalisée courant 2011,
porte sur 211 opérations représentatives de l’ensemble des typologies de
bâtiments BBC (tertiaire, collectif, maison individuelle), implantés aussi bien
en zones rurales qu’urbaines. La moitié des opérations n’est pas labellisée
mais présente un niveau basse consommation d’un point de vue réglementaire
(étude thermique). Elle concerne pour un tiers les rénovations et deux tiers la
construction neuve, et couvre globalement les huit zones géographiques
concernées par la RT 2012. Certains défauts des bâtiment BBC apparaissent lors
de cette étude.
Un problème de surchauffes d'été
Si la période hivernale pose moins de problème dans ces
types de bâtiments, et si l’on n’observe pas de déperditions énergétiques
majeures, les températures réglementaires en périodes chaudes peuvent être
largement dépassées en nombre d’heures (TIC), comme en valeur. Cette remarque,
quels que soient la typologie des bâtiments, leur localisation géographique en
France, les matériaux ou techniques utilisés, peut découler de causes variées.
Parmi les principales causes, on peut mettre en avant, entre autres l’absence
de protections solaires, des usages inadaptés de ces protections et une
mauvaise prise en compte des apports internes à la conception. Mais on peut
aussi relever d’autres causes importantes : mauvais positionnements des VMC
double flux (dans des combles non isolés par exemple), impossibilité, liée à la
conception même du bâtiment, de réaliser une ventilation naturelle ou
traversante, quel que soit le type constructif.
Problématiques pour la VMC double flux
L’étude permet de relever deux problématiques pour la VMC
double flux : les nuisances sonores et sanitaires. Sifflements aux bouches
d’insufflation, vibrations, mauvais réglages des débits d’air, transmissions de
sons par les gaines, vibrations de l’équipement lui-même, défauts de fixation,
malfaçons… autant d’impacts sonores, nuisibles au confort d’usage. Lorsque les
bouches d’insufflations sont installées au-dessus des portes ou à côté des
bouches d’extraction, le renouvellement d’air ne se fait pas non plus car l’air
neuf est immédiatement rejeté. Une autre conséquence possible est l’apparition
d’un flux d’air mal orienté, désagréable pour les utilisateurs. Enfin, en
rénovation, on observe une difficulté d’installation et de mise en oeuvre des
réseaux aérauliques, ceux-ci diminuant la hauteur.
L'étanchéité à l'air
Cette obligation de résultat est nouvelle et source de
difficultés. Ainsi on peut observer des problèmes d’étanchéité liés à des
défauts intrinsèques des produits et des défauts de conception et de mise en
œuvre. Des fuites d’air au niveau des parcloses, baies coulissantes ou
lanterneaux, mais aussi de trappes de visite, coffres de volets roulants et
portes séparant des volumes chauffés de volumes non chauffés. Les traversées de
l’enveloppe (réseaux, fluides ou canalisations) augmentent le risque de fuites
d’air parasites ; il convient de les limiter lors de la conception. Les
traversées de planchers par les conduits d’évacuation des fumées sont souvent
mal appréhendées, car peu définies dans les Règles de l’art. L’installation
d’un ascenseur induit, en raison de l’obligation réglementaire de ventiler la
gaine, des fuites d’air parasites. Une utilisation massive de la mousse de
polyuréthane et de silicone pour réaliser l’étanchéité à l’air. La question de
la durabilité de ces produits est ici soulevée. Quand l’interface menuiserie et
gros oeuvre est mal prise en compte.
Le séchage en phase chantier
On observe des difficultés de séchage en phase chantier :
après coulage de la chape par exemple, quels que soient les matériaux utilisés.
Les conséquences en sont assez nombreuses : condensation entrainant des
moisissures, taches, déformation des menuiseries (et des portes), retards dans
les différentes phases de second oeuvre, etc. La mise en place de
déshumidificateurs ou de VMC provisoire de chantier est réalisée par certains
acteurs pour résoudre ce problème.
Le positionnement des panneaux solaires
L’accessibilité pour l’entretien est ici mise en exergue
ainsi que l’absence d’intégration des masques solaires dans les calculs
thermiques initiaux. L’environnement doit être impérativement pris en compte
avant toute démarche.
La multiplication des sources d'énergie
L’utilisation d’énergies renouvelables s’accompagne de la
mise en oeuvre d’appoints ; la gestion de la multiplication de ces appoints
peut poser problème.
Des défauts de sécurité incendie
Plusieurs départs de feux pendant le chantier ont été
observés, au moment de la réalisation de l’étanchéité à l’eau des terrasses.
Les isolants non ignifugés sont particulièrement sensibles lors du chantier.
Le surdimensionnement des équipements
Le surdimensionnement des équipements notamment dans la
rénovation constitue une erreur. Utilisés à une puissance inférieure à leur
capacité, ceux-ci sont soumis à des court-cycles, participant à un encrassement
prématuré, et donc à leur dégradation accélérée et à une baisse de rendement.
Une surface de panneaux solaires trop importante entraîne un vieillissement
prématuré des équipements suite à des surchauffes (dégradation du liquide
caloriporteur ou des joints, fuites).
B.P
En 2011, le comité de pilotage du programme « Règles de
l’Art Grenelle Environnement 2012 » a décidé, en vue d’orienter les travaux de
ce programme, de poursuivre le REX BBC à plus grande échelle en identifiant les
risques et les facteurs de réussite des bâtiments neufs ou rénovés.
Il a demandé à l’Observatoire de la qualité de la
construction de l’AQC de s’entourer de partenaires disposant de sources
d’information directes. L’USH, la fédération des PACT, CEQUAMI, CERQUAL,
PROMOTELEC et CERTIVEA ont ainsi été associés à l’enquête.
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