Dans certains cas, les créanciers des entreprises sous LBO
devraient être appelés à prendre les commandes, comme en 2009. Mais cette
option n'immunise pas contre la mauvaise conjoncture.
Retour des restructurations de dette dans l'industrie du
LBO. Faute de pouvoir refinancer leur dette sur les marchés, les entreprises
détenues par des fonds ont multiplié les demandes d'aménagement de leur dette
pour repousser leurs échéances. Mais, plus critique, depuis certaines ne
respectent plus leurs critères d'endettement (« covenants »), même parmi celles
ayant déjà renégocié leur dette avec les banques lors de la crise financière de
2008, à cause de la dégradation de la conjoncture. Dans certains cas, on
s'achemine de nouveau vers la prise de contrôle du capital par les créanciers.
Vivarte, dont la dette atteint 2,5 milliards d'euros, et
Camaïeu (1,2 milliard), affectés par la baisse de la consommation, ont engagé
une renégociation classique avec leurs banques. Mais PagesJaunes, dont la dette
s'élève à 1,9 milliard, a été contraint de restructurer son capital, laissant
une partie des clefs à ses créanciers. Idem pour Findus (930 millions d'euros
de dette), attaqué par un fonds concurrent, qui doit aussi ouvrir son capital
aux prêteurs juniors, selon Debtwire.
Une piètre solution
Mais laisser les clefs aux créanciers n'est pas la solution
miracle. Dans certains dossiers du secteur de la construction, très affecté où
les banques avaient pris les commandes, les entreprises souffrent. Monier, le
spécialiste des solutions de toiture, a engagé un réaménagement de ses près de
700 millions de dette, mais n'est pas parvenu à placer sur le marché son émission
obligataire. Quelques mois plus tôt, il s'était pourtant porté candidat au
rachat de son concurrent Terreal, autre LBO dont les banques sont entrées au
capital, selon des sources concordantes.
Ce dernier, qui a aussi reçu des marques d'intérêt des fonds
Carlyle et Alpha, doit aussi entamer des discussions avec ses banques sur ses
400 millions de dette, étant donné la dégradation de la conjoncture. Selon
plusieurs sources, l'entreprise risque de ne plus respecter ses conditions
bancaires cet été et devra établir avec ses créanciers, entrés à hauteur de 49
% au capital en 2009, un nouveau plan de marche. Mais elle dispose d'un matelas
d'environ 50 millions d'euros et n'est pas sous pression.
Autre LBO du secteur, Consolis qui a bouclé sa restructuration
en janvier 2011, se trouve lui aussi aux prises du ralentissement. Il ne
devrait plus rentrer dans les critères de ses 600 millions d'euros de dette en
septembre. Implantée dans le nord de l'Europe, l'entreprise a cependant réussi
à stabiliser son résultat sur un an et son carnet de commandes est en
croissance de plus de 14 %. Les autres cas d'entrée de banques au capital ne
sont pas forcément plus résistants que la moyenne. CPI, le premier imprimeur
européen, dont les banques détiennent le contrôle, souffre alors qu'il s'était
engagé dans un plan de croissance et de consolidation du métier. Quant à
Navimo, victime lui aussi de la conjoncture, il vient d'être placé en
redressement judiciaire.
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