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30/07/2012

La dette des entreprises à nouveau au coeur des préoccupations


Dans certains cas, les créanciers des entreprises sous LBO devraient être appelés à prendre les commandes, comme en 2009. Mais cette option n'immunise pas contre la mauvaise conjoncture.

Retour des restructurations de dette dans l'industrie du LBO. Faute de pouvoir refinancer leur dette sur les marchés, les entreprises détenues par des fonds ont multiplié les demandes d'aménagement de leur dette pour repousser leurs échéances. Mais, plus critique, depuis certaines ne respectent plus leurs critères d'endettement (« covenants »), même parmi celles ayant déjà renégocié leur dette avec les banques lors de la crise financière de 2008, à cause de la dégradation de la conjoncture. Dans certains cas, on s'achemine de nouveau vers la prise de contrôle du capital par les créanciers.

Vivarte, dont la dette atteint 2,5 milliards d'euros, et Camaïeu (1,2 milliard), affectés par la baisse de la consommation, ont engagé une renégociation classique avec leurs banques. Mais PagesJaunes, dont la dette s'élève à 1,9 milliard, a été contraint de restructurer son capital, laissant une partie des clefs à ses créanciers. Idem pour Findus (930 millions d'euros de dette), attaqué par un fonds concurrent, qui doit aussi ouvrir son capital aux prêteurs juniors, selon Debtwire.
Une piètre solution


Mais laisser les clefs aux créanciers n'est pas la solution miracle. Dans certains dossiers du secteur de la construction, très affecté où les banques avaient pris les commandes, les entreprises souffrent. Monier, le spécialiste des solutions de toiture, a engagé un réaménagement de ses près de 700 millions de dette, mais n'est pas parvenu à placer sur le marché son émission obligataire. Quelques mois plus tôt, il s'était pourtant porté candidat au rachat de son concurrent Terreal, autre LBO dont les banques sont entrées au capital, selon des sources concordantes.

Ce dernier, qui a aussi reçu des marques d'intérêt des fonds Carlyle et Alpha, doit aussi entamer des discussions avec ses banques sur ses 400 millions de dette, étant donné la dégradation de la conjoncture. Selon plusieurs sources, l'entreprise risque de ne plus respecter ses conditions bancaires cet été et devra établir avec ses créanciers, entrés à hauteur de 49 % au capital en 2009, un nouveau plan de marche. Mais elle dispose d'un matelas d'environ 50 millions d'euros et n'est pas sous pression.

Autre LBO du secteur, Consolis qui a bouclé sa restructuration en janvier 2011, se trouve lui aussi aux prises du ralentissement. Il ne devrait plus rentrer dans les critères de ses 600 millions d'euros de dette en septembre. Implantée dans le nord de l'Europe, l'entreprise a cependant réussi à stabiliser son résultat sur un an et son carnet de commandes est en croissance de plus de 14 %. Les autres cas d'entrée de banques au capital ne sont pas forcément plus résistants que la moyenne. CPI, le premier imprimeur européen, dont les banques détiennent le contrôle, souffre alors qu'il s'était engagé dans un plan de croissance et de consolidation du métier. Quant à Navimo, victime lui aussi de la conjoncture, il vient d'être placé en redressement judiciaire.

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