C'est la tuile. Handicapé par un marché en baisse, Monier va
réduire le nombre de ses équipes de production. Et dix intérimaires feront les
frais de cette adaptation.
La tuilerie signacienne reste loin du rendement optimal
attendu.
A la demande de plusieurs salariés, cadres et opérateurs de
l'entreprise Monier (90 salariés à Signy-l'Abbaye), Baptiste Touchon, candidat
socialiste aux dernières cantonales sur ce secteur, vient d'interpeller les
pouvoirs publics (Préfecture, Département, Région et municipalité locale) ainsi
que les députés et même le ministre du redressement productif sur la situation
délicate que connaît actuellement la tuilerie.
Fondant son intervention sur des témoignages de délégués du
personnel et de représentants syndicaux, le jeune militant du PS estime, en
effet, que l'unité de production ardennaise du groupe Monier travaillerait « à
seulement 40 % de son rendement optimal » alors que le rythme maximal de
production sur le site aurait déjà dû être atteint en 2001. Situation qui entraîne
un trop important stock de tuiles non vendues.
Des congés d'été plus longs
Conséquences directes de cette situation délicate due à une
chute globale (10 à 15 %) du marché de la toiture en France : une série de
mesures prises par la direction lors du dernier comité d'établissement. A
savoir : le passage de quatre à trois équipes de production à partir du 28 août
et donc une rupture de contrat pour une dizaine d'intérimaires. En plus, un
allongement de l'arrêt d'été a été entériné au mois d'août. Le personnel sera,
en effet, contraint à quatre semaines de repos au lieu de trois.
Des décisions confirmées, lundi, au téléphone par Dallah
Mekki, le directeur du site signacien. « On traverse effectivement une période
difficile qui présente un risque. Pour éviter de passer par des licenciements,
il fallait, en effet, adapter nos capacités de production au marasme du marché
de la construction. On va donc réduire de 25 % notre temps de production
quotidien tout en essayant d'améliorer nos performances. Mais c'est compliqué
».
Fort de ces informations pour le moins inquiétantes et
(craignant d'autres tuiles si la mauvaise conjoncture perdurait, Baptiste
Touchon demande que les pouvoirs publics s'intéressent de plus près à la
stratégie du groupe Monier,
« Si le personnel est conscient que la construction neuve en
France peut expliquer la difficulté du marché et les soucis connus par Monier,
on est aussi en droit de penser que la technologique de pointe si souvent citée
en exemple par les dirigeants de Monier quand ils évoquent leur outil de
travail ardennais pouvait être un gage de plus grande résistance à la crise ».
Du coup, le militant socialiste rappelle que «
l'implantation de cette unité à tout de même nécessité de sérieuses aides
financières, proches de 100.000 euros par salariés embauchés ». D'où une
certaine vigilance envers l'avenir d'une entreprise qui, pour le moment, avait
par contre pleinement rempli ses objectifs au niveau des embauches.
Source
L’Union par Pascal REMY
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