Ouvert quatre mois dans l'année, le musée de la tuile et de
la terre cuite rassemble entre 350 et 400 pièces, plus surprenantes les unes
que les autres.
Construite en 1931 le long de l'avenue du Bois du roi, la
chapelle Sainte-Thérèse, dont les murs, la toiture, l'autel, le confessionnal
et le chemin de croix sont en terre cuite, abrite un véritable trésor.
Entre 350 et 400 tuiles et accessoires de couverture sont
exposés à l'intérieur de cet édifice, que les ouvriers de la tuilerie Gilardoni
de Pargny-sur-Saulx utilisaient à l'époque comme lieu de culte. Depuis huit
ans, l'association des Amis de la tuile, qui compte actuellement une vingtaine
d'adhérents, fait de cette chapelle un véritable musée de la tuile et de la
terre cuite ouvert quatre mois dans l'année. « L'édifice n'étant pas chauffé,
l'hiver, il fait froid, prévient Bernard Parisse, 69 ans, secrétaire de
l'association. Et puis, on n'accueille pas assez de monde. »
Exceptionnellement l'an dernier, lors du bicentenaire de la
dernière tuilerie pargnysienne Imerys toiture, plus de 400 personnes ont visité
le musée. « Les gens étaient étonnés de la diversité et de l'origine des pièces
rassemblées », souligne Bernard Parisse.
« Ça fait un joli toit »
Le secrétaire de l'association se dirige vers ses tuiles
préférées : « les losangiques », comme il les surnomme. Quelques-unes sont
posées sur une petite charpente en bois. « Elles étaient fabriquées au XIXe
siècle à Ludes, dans la Marne, par le tuilier Jacques-Remi Hure »,
explique-t-il. Il fallait trente-cinq de ces pièces pour couvrir un mètre
carré, ce qui représente un poids de 52,5 kilos, la tuile pesant 1,5 kilo. «
Jusque dans le motif, tout est conçu pour que l'eau puisse s'écouler sans
glisser sous les tuiles, précise-t-il. Au final, ça fait un joli toit ! »
Grâce au don d'un mécène marnais, l'association des Amis de
la tuile a pu acheter cette année une vitrine. Des tuiles miniatures y sont
exposées pour la première fois, ainsi que d'anciennes factures et même des
actions, dont 3 500 francs au porteur émis par Gilardoni Frères. Ces derniers
avaient racheté en 1920 la tuilerie des Tarterets basée à Essonnes, près de
Corbeil. « C'était la seule gérée en société anonyme », rappelle Bernard
Parisse.
Clemenceau sur un médaillon
Le secrétaire de l'association montre également du doigt un
gros médaillon en terre cuite réalisé par M. Chobert. Celui-ci représente un
tigre. À la place de la tête de l'animal figure celle de Clemenceau, les pattes
aplatissant quatre autres petites têtes, dont deux maréchaux allemands et
l'empereur Guillaume II. Le slogan « Vaincre d'abord ! » y est gravé. « La
terre cuite ne sert pas qu'à faire des tuiles ! » lance Bernard Parisse, large
sourire aux lèvres.
À l'intérieur de la chapelle, les visiteurs pourront par
ailleurs découvrir l'histoire de la société Huguenot à travers notamment des
extraits d'un catalogue publié entre 1920 et 1930 par les frères Huguenot à
Pargny-sur-Saulx. On y trouve un œil-de-bœuf art nouveau modelé par MM. Damain
et Lehmann de Bar-le-Duc, d'après le croquis de M. Renaud, architecte à
Bar-le-Duc. À côté, une photo de cet œil-de-bœuf prise sur une maison qui se
trouve rue André-Theuriet à Bar-le-Duc. « Les vieux catalogues permettent
d'identifier les pièces lorsqu'elles ne sont pas estampillées, explique Bernard
Parisse. C'est très utile. »
Un saut dans le temps que les visiteurs pourront faire
jusqu'au 16 septembre.
Le musée de la tuile et de la terre cuite sera ouvert les
dimanche 1er juillet, 5 et 26 août, 16 septembre, ainsi que le jeudi 19
juillet, de 14 à 18 heures. Entrée gratuite.
Source
L’Union par Stéphanie GRUSS
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