Quoi de neuf en matière de tuiles ? Les fabricants, eux, ne cessent d’innover pour s’adapter au recul du marché du logement neuf… et à celui, segmenté, de la rénovation.
Avec un tonnage annuel compris ente 2,5 et 2,7 millions de tonnes, la production de tuiles a dû s’adapter aux années de crise. Et notamment s’adapter au flux et reflux du marché du logement neuf. Si les constructeurs de maisons individuelles et les promoteurs ont pu tirer leur épingle du jeu en 2009 et 2010, il n’en sera pas de même en 2012.
La suppression des aides fiscales, la montée des taux de crédit immobiliers et le chômage ont donné dès 2011 un coup d’arrêt aux carnets de commandes des Cmistes. Résultat : les ventes de maisons individuelles devraient chuter de l’ordre de 10 % en 2012, selon diverses études dont celle récente du Bipe.
Chutes des ventes de 2 % en février
Avec pour conséquence, une chute des ventes de matériaux telles les tuiles terre cuite en recul de 2 % à la fin du mois de février (source : FFTB). « Le marché de la rénovation, qui représente 55 % de notre activité, devrait un peu compenser ces mauvaises tendances » explique Olivier Lafore, responsable marketing chez Imerys Toiture (n°1 des tuiles terre cuite en France).
Le marché demeure segmenté en fonction des typologies d’utilisateurs. On y retrouve le marché des primo-accédants pour le marché du neuf. S’y ajoutent les segments des tuiles Patrimoine, des produits contemporains et, enfin, du haut de gamme (personnalisé), en neuf ou en rénovation. Le fabricant compte 67 modèles auxquels s’ajouteront 5 nouvelles références en 2012.
« Les industriels n’ont pas pu échapper à la tendance des grands produits faciles à poser, destinés aussi à faire face à la perte de technicité des couvreurs » explique Olivier Lafore. Les doubles pannes ou doubles tuiles et canal ont ainsi fleuri sur les toitures ces dernières années. Des produits certes rapides à poser mais cependant esthétiques et identiques aux petits formats.
Architecture et tuiles : attention aux ABF !
En effet, en matière de toiture, il faut aussi compter avec les ABF* qui dans certaines zones classées refuseront la mise en œuvre de tel ou tel autre produit ne répondant pas au style architectural local. Imerys a d’ailleurs travaillé en relation étroite avec certains d’entre eux pour mettre au point sa dernière innovation : la Néoplate. Il ne s’agit plus, en effet, d’une double mais d’une triple tuile.
« Il s’agit de trois tuiles plates collées ensemble et qui génèrent 30 % de gain de temps de pose » explique Olivier Lafore. Outre l’aspect technique, elle innove également sur le plan de la pose. « Le couvreur la pose désormais à la verticale en les faisant s’emboîter, ce qui apporte confort et sécurité sur le chantier » ajoute Olivier Lafore.
Le marché des tuiles n’oublie pas le développement des produits photovoltaïques et thermiques appelés à se développer avec la RT 2012 et le BBC. Les industriels travaillent beaucoup sur l’intégration des tuiles PV en toiture, sur le plan esthétique et technique. Objectif : favoriser la pose de ces produits par les couvreurs, plutôt que les électriciens !
*Architectes des bâtiments de France
Source : batirama.com / Fabienne Leroy
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