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26/05/2012

Travailler avec un cabinet de recrutement


Trouver un bon professionnel du recrutement est parfois plus difficile que de dénicher le bon candidat pour un poste stratégique. Nos conseils.

Quels avantages tirer du recours à un professionnel du recrutement ? Les mêmes que pour toutes les opérations d'externalisation : dégager des ressources pour se concentrer sur son coeur de métier et rendre variables des coûts fixes. Si les entreprises britanniques en sont des adeptes depuis longtemps (plus de la moitié des recrutements passe par les professionnels de la profession), les firmes françaises sont plus hésitantes : environ un recrutement sur cinq fait appel à ce type d'intermédiaires. Outre les bénéfices financiers, les cabinets apportent leur savoir-faire et contribuent à renouveler les profils, en privilégiant les compétences, plutôt que les réseaux internes ou les associations d'anciens élèves. Sans oublier la possibilité de trouver une perle en provenance d'un concurrent, grâce à la confidentialité permise par le cabinet.



1 - TROUVER LE BON PRESTATAIRE VIA UN RÉSEAU

Difficile de s'y retrouver parmi le millier de professionnels du recrutement sur le marché français. « Il faut d'abord faire confiance au bouche à oreille », estime Pascale Kroll, co-auteure du « Guide des professionnels du recrutement » et créatrice du site rhadvisors.com. L'adhésion du cabinet à un syndicat professionnel (Syntec Recrutement, l'Association of executive search consultants) ou à une association (comme À compétence égale, qui milite pour la non-discrimination) donne une première garantie. Cela n'empêche pas d'éventuels dérapages, mais ils seront a priori moins nombreux. Un cabinet ne se choisit pas à l'aveugle. C'est en recrutant qu'on le trouve. « La première mission qu'on nous confie est souvent un test », reconnaît Laurent Hürstel, le directeur associé du cabinet Robert Walters. Ensuite, c'est une relation commerciale entre deux personnes qui se met en place. « Je travaille avec des professionnels que j'ai connus chez mon précédent employeur, un grand groupe coté », explique Nicole Soustrade, la directrice de la gestion des cadres de Terreal, spécialiste des matériaux de construction pour bâtiments. Selon elle, « la capacité du consultant à comprendre l'environnement de travail du futur recruté est une donnée essentielle ». Si le consultant ne franchit pas la porte du site où travaillera le salarié, s'il ne rencontre pas son N+1, c'est mauvais signe. « Nous cherchons à trouver le meilleur candidat par rapport à un environnement donné », confirme par ailleurs Nicolas Leroy, le directeur de la division ingénieurs du cabinet Michael Page.



2 - NÉGOCIER LE MODE DE RÉMUNÉRATION

C'est l'un des points les plus discutés dès que l'on parle de cabinets de recrutement. Ils seraient trop chers et leurs tarifs pas assez transparents. Pourtant, sur le papier, les règles sont des plus simples : les cabinets appliquent une rémunération proportionnelle, entre 15 et 20% de la rémunération brute annuelle (elle peut monter jusqu'à 33% pour les postes les plus élevés de l'entreprise). La logique veut que plus le poste recherché est rare, plus le salaire est élevé, et donc mieux le cabinet se rémunère. Malgré tout, constatant des dérives - présenter les candidats aux émoluments les plus élevés -, les cabinets ont adapté leur mode de rémunération en pratiquant le forfait négocié d'avance, soit un pourcentage du salaire moyen pour le poste.

Il n'est pas rare qu'un acompte soit demandé. L'intérêt pour le cabinet ? Éviter de mobiliser ses équipes pour que finalement la mission lui échappe, l'entreprise trouvant elle-même le bon candidat. Acompte, forfait... Tout peut se négocier et ce d'autant que le volume d'affaires d'une entreprise traité par le cabinet est important. Le choix de la rémunération n'est pas neutre et doit être adapté aux attentes de l'entreprise. Chez JCDecaux, le paiement d'un acompte est privilégié pour les métiers en tension, jeunes diplômés compris. « Pour ces compétences rares, donner l'exclusivité à un cabinet a du sens et est économiquement intéressant, car le bon candidat est difficile à trouver », rappelle Guillaume Comby, le responsable du recrutement pour JCDecaux France. « Ce qui ne nous empêche pas de travailler au succès sur d'autres missions pour lesquelles nous estimons pouvoir trouver aussi par nos moyens la bonne personne. » La rémunération dite « au succès » est une sorte d'offre low cost, soit le paiement si, et seulement si, le cabinet trouve le bon candidat.



3 - ENVISAGER DE RÉPARTIR LE TRAVAIL

Un ou plusieurs cabinets ? Sans DRH centralisée et « centralisante », il n'est guère possible d'avoir un cabinet unique. Chaque service ou direction régionale sélectionnera son prestataire. Le choix peut aussi s'effectuer en fonction des postes recrutés : un cabinet dédié à la chasse des cadres les plus recherchés, un autre pour trouver les commerciaux, par exemple. C'est la solution retenue par Jean-Paul Malec, le responsable du recrutement et de la formation de Berner, distributeur d'outillages. Retenir un cabinet unique peut devenir pertinent quand les volumes de recrutements récurrents deviennent importants. « En juillet 2011, nous avions 60 postes de cadres ouverts et il nous a semblé intéressant d'avoir un contrat d'externalisation pour le sourcing avec un cabinet unique », témoigne Guillaume Comby. Son but n'est pas tant d'obtenir des économies d'échelle que de simplifier, avant tout, la gestion administrative : « Un seul cabinet, c'est un interlocuteur unique et un reporting unifié », poursuit-il. Comme pour tout investissement, un appel d'offres permet de mieux choisir. EDF a procédé ainsi, confiant à six cabinets (trois pour les cadres, trois pour les techniciens) l'ensemble de ses recrutements. La répartition s'organise en fonction d'un découpage par région et par spécialités.

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