Dans un contexte assez général de repli des indicateurs de
confiance et du climat d’attentisme qui prévaut depuis cet hiver, la production
de granulats et de BPE a accusé un recul en avril.
La Commission économique de l’Union nationale des industries
de carrières t matériaux de construction (UNICEM) révise à la baisse ses
prévisions d’activité, les portant à - 4 % pour les granulats (contre - 3 %
prévus en mars) et à - 5 % pour le BPE (contre - 4 %).
Elle confirme que l’activité perdue au mois de février ne
sera pas rattrapée, dans un contexte climatique qui, par ailleurs, est apparu
peu favorable en avril et en mai.
Si les signaux conjoncturels ne poussent pas à l’alarmisme,
ils n’en demeurent pas moins très partagés et les incertitudes politiques ne
sont que partiellement levées dans l’attente des échéances des élections
législatives.
La lisibilité conjoncturelle du premier trimestre est
cependant très brouillée par les intempéries de février qui masquent les
résultats relativement corrects des mois de janvier et de mars.
Aussi, le repli de l’activité constaté entre avril 2012 et
avril 2011, d’environ - 3 % (en données cvs-cjo) pour les granulats et de - 6 %
pour le BPE ne doit-il pas être interprété comme la confirmation d’une forte
dégradation conjoncturelle mais comme un signal cohérent avec une activité du
BTP globalement moins bien orientée.
Par rapport au mois de mars, la production observe également
une baisse de 5,5 % pour les granulats et de 7,5 % pour le BPE (données
cvs-cjo).
Au total, en cumul sur les quatre premiers mois de l’année
2012, les livraisons de granulats et de BPE affichent une contraction assez
comparable, de l’ordre de - 8 % et - 7,7 % respectivement, par rapport à la
même période de l’année dernière.
Quant à l’ensemble des matériaux, le marché enregistrerait
au premier trimestre 2012 un recul de plus de 11 % sur un an.
Pas d’alarmisme…
Même s’il apparaît peu probable que la perte sèche
d’activité enregistrée en février soit rattrapée sur le reste de l’année 2012,
l’inventaire des derniers indicateurs conjoncturels et des enquêtes n’invite
cependant pas à l’alarmisme.
En avril, les carnets de commandes dans le secteur du
bâtiment (gros œuvre et second oeuvre) demeuraient orientés à la hausse, un
certain rebond des perspectives d’activité étant même observé dans le segment
de l’entretien-rénovation et des bâtiments non résidentiels.
En revanche, les professionnels sont un peu plus pessimistes
s’agissant du logement neuf. Ils s’attendent à la poursuite du tassement de
l’activité, qui se situait, il est vrai, à un niveau relativement élevé.
En effet, à la fin du premier trimestre 2012, les mises en
chantier de logements étaient en repli de 11 % par rapport à la même période de
2011, une tendance fortement influencée par le segment de l’individuel (- 18 %
contre - 3 % pour le collectif).
À fin mars, on enregistrait encore près de 410 000 mises en
chantier en cumul sur douze mois. Le freinage des autorisations se poursuit
également, même si, du côté des logements collectifs, les trois premiers mois
de l’année 2012 s’achèvent encore sur une progression de + 11 % sur un an
(contre - 9 % pour l’individuel).
En cumul sur douze mois, le volume des autorisations de
logements avoisinait encore 535 000 unités à fin mars, ce qui constitue un
potentiel d’activité non négligeable pour les prochains mois.
…mais prudence et attentisme
Reste que, du côté des promoteurs, la tendance est à la
prudence. En l’attente des futures orientations gouvernementales de la
politique du logement, les professionnels réduisent la voilure de leurs
projets.
Un attentisme qui se retrouve aussi du côté des acquéreurs
plus frileux dans leurs investissements et achats de logements, dans un
contexte marqué, il est vrai, par des incertitudes économiques et une remontée
du chômage.
Selon certaines estimations, les ventes de logements neufs
se seraient contractées de 25 % au premier trimestre 2012 par rapport à 2011,
une tendance liée à des dispositifs de soutien moins favorables mais aussi à un
accès au crédit bancaire plus difficile. La dernière enquête de la Banque de
France sur la distribution de crédits effectuée en avril confirme ce
diagnostic.
Certes, la remontée des taux d’intérêt à l’habitat est
restée maîtrisée (3,9 % au premier trimestre 2012 en moyenne contre 3,6 % il y
a un an) mais les critères d’octroi de prêts, quant à eux, se sont légèrement
resserrés.
D’où une sensible contraction de la demande de prêts à
l’habitat de la part des ménages, mouvement qui pourrait se poursuivre dans les
prochains mois si l’on en croit l’enquête.
Ces difficultés d’accès au crédit bancaire ne touchent pas
seulement les ménages mais aussi les entreprises, et plus particulièrement les
collectivités locales pour lesquelles les ressources financières bancaires
représentent la modalité essentielle de financement.
Dans ce contexte, le retour à une normalisation des
comportements des banques constitue un enjeu majeur du réamorçage durable de
l’activité du secteur du bâtiment mais aussi et surtout des travaux publics.
Si, au premier trimestre 2012, le volume des travaux
réalisés dans les TP affichait un repli limité de - 3,5 % sur un an, les
dernières enquêtes traduisaient, quant à elles, une chute des marchés conclus
(- 21,5 % sur un an), renforçant les incertitudes sur les perspectives
d’activité.
Source : batirama.com
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