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31/05/2012

Matériaux de construction : prévisions revues à la baisse


Dans un contexte assez général de repli des indicateurs de confiance et du climat d’attentisme qui prévaut depuis cet hiver, la production de granulats et de BPE a accusé un recul en avril.
La Commission économique de l’Union nationale des industries de carrières t matériaux de construction (UNICEM) révise à la baisse ses prévisions d’activité, les portant à - 4 % pour les granulats (contre - 3 % prévus en mars) et à - 5 % pour le BPE (contre - 4 %).
Elle confirme que l’activité perdue au mois de février ne sera pas rattrapée, dans un contexte climatique qui, par ailleurs, est apparu peu favorable en avril et en mai.
Si les signaux conjoncturels ne poussent pas à l’alarmisme, ils n’en demeurent pas moins très partagés et les incertitudes politiques ne sont que partiellement levées dans l’attente des échéances des élections législatives.
La lisibilité conjoncturelle du premier trimestre est cependant très brouillée par les intempéries de février qui masquent les résultats relativement corrects des mois de janvier et de mars.
Aussi, le repli de l’activité constaté entre avril 2012 et avril 2011, d’environ - 3 % (en données cvs-cjo) pour les granulats et de - 6 % pour le BPE ne doit-il pas être interprété comme la confirmation d’une forte dégradation conjoncturelle mais comme un signal cohérent avec une activité du BTP globalement moins bien orientée.
Par rapport au mois de mars, la production observe également une baisse de 5,5 % pour les granulats et de 7,5 % pour le BPE (données cvs-cjo).
Au total, en cumul sur les quatre premiers mois de l’année 2012, les livraisons de granulats et de BPE affichent une contraction assez comparable, de l’ordre de - 8 % et - 7,7 % respectivement, par rapport à la même période de l’année dernière.
Quant à l’ensemble des matériaux, le marché enregistrerait au premier trimestre 2012 un recul de plus de 11 % sur un an.
Pas d’alarmisme…
Même s’il apparaît peu probable que la perte sèche d’activité enregistrée en février soit rattrapée sur le reste de l’année 2012, l’inventaire des derniers indicateurs conjoncturels et des enquêtes n’invite cependant pas à l’alarmisme.
En avril, les carnets de commandes dans le secteur du bâtiment (gros œuvre et second oeuvre) demeuraient orientés à la hausse, un certain rebond des perspectives d’activité étant même observé dans le segment de l’entretien-rénovation et des bâtiments non résidentiels.
En revanche, les professionnels sont un peu plus pessimistes s’agissant du logement neuf. Ils s’attendent à la poursuite du tassement de l’activité, qui se situait, il est vrai, à un niveau relativement élevé.
En effet, à la fin du premier trimestre 2012, les mises en chantier de logements étaient en repli de 11 % par rapport à la même période de 2011, une tendance fortement influencée par le segment de l’individuel (- 18 % contre - 3 % pour le collectif).
À fin mars, on enregistrait encore près de 410 000 mises en chantier en cumul sur douze mois. Le freinage des autorisations se poursuit également, même si, du côté des logements collectifs, les trois premiers mois de l’année 2012 s’achèvent encore sur une progression de + 11 % sur un an (contre - 9 % pour l’individuel).
En cumul sur douze mois, le volume des autorisations de logements avoisinait encore 535 000 unités à fin mars, ce qui constitue un potentiel d’activité non négligeable pour les prochains mois.
…mais prudence et attentisme
Reste que, du côté des promoteurs, la tendance est à la prudence. En l’attente des futures orientations gouvernementales de la politique du logement, les professionnels réduisent la voilure de leurs projets.
Un attentisme qui se retrouve aussi du côté des acquéreurs plus frileux dans leurs investissements et achats de logements, dans un contexte marqué, il est vrai, par des incertitudes économiques et une remontée du chômage.
Selon certaines estimations, les ventes de logements neufs se seraient contractées de 25 % au premier trimestre 2012 par rapport à 2011, une tendance liée à des dispositifs de soutien moins favorables mais aussi à un accès au crédit bancaire plus difficile. La dernière enquête de la Banque de France sur la distribution de crédits effectuée en avril confirme ce diagnostic.
Certes, la remontée des taux d’intérêt à l’habitat est restée maîtrisée (3,9 % au premier trimestre 2012 en moyenne contre 3,6 % il y a un an) mais les critères d’octroi de prêts, quant à eux, se sont légèrement resserrés.
D’où une sensible contraction de la demande de prêts à l’habitat de la part des ménages, mouvement qui pourrait se poursuivre dans les prochains mois si l’on en croit l’enquête.
Ces difficultés d’accès au crédit bancaire ne touchent pas seulement les ménages mais aussi les entreprises, et plus particulièrement les collectivités locales pour lesquelles les ressources financières bancaires représentent la modalité essentielle de financement.
Dans ce contexte, le retour à une normalisation des comportements des banques constitue un enjeu majeur du réamorçage durable de l’activité du secteur du bâtiment mais aussi et surtout des travaux publics.
Si, au premier trimestre 2012, le volume des travaux réalisés dans les TP affichait un repli limité de - 3,5 % sur un an, les dernières enquêtes traduisaient, quant à elles, une chute des marchés conclus (- 21,5 % sur un an), renforçant les incertitudes sur les perspectives d’activité.
Source : batirama.com

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