SIGNY-L'ABBAYE (Ardennes) Un mouvement de grève - le premier dans cette tuilerie de Signy-l'Abbaye - a été déclenché hier à l'appel de la CGT au sein de l'usine Monier.
De minuit à 14 heures, deux équipes de production ont interrompu leur travail pour protester contre le non-alignement des salaires dans les différentes tuileries du groupe. Mouloud Lounis, le délégué syndical CGT, a jugé « inadmissible » la réaction du directeur de l'usine de Signy qui aurait répondu, selon le délégué, que « les conditions de vie d'employés de la région marseillaise ne pouvaient être comparées à celles d'un « village paumé » comme Signy-l'Abbaye » (*).
Les grévistes n'ont pas empêché les autres salariés (notamment les syndiqués de FO) d'entrer dans l'usine, ni les intérimaires, et ont entamé des négociations à 9 heures avec la direction, entrevue qui était suivie d'une réunion prévue du comité d'entreprise.
L'imminence d'un débrayage semblait connue de tous et anticipée puisqu'une délégation de la direction parisienne du groupe était présente une heure après l'arrivée du directeur de la tuilerie de Signy.
Aucun camion de terre n'est arrivé à l'usine dans la matinée alors qu'une dizaine de chargements arrivent quotidiennement, ont remarqué les grévistes.
Le groupe de grévistes que nous avons rencontré à l'entrée du site semblait déterminé à poursuivre l'action dans les jours à venir si les négociations salariales devaient être interrompues.
Leader mondial des solutions de toitures respectueuses de l'environnement, le groupe Monier possède 151 sites de production dans 42 pays. Dont celui de Signy-l'Abbaye, lancé en 2006 et qui emploie aujourd'hui quelque 90 salariés.
Ce site a la particularité d'héberger le plus grand four d'Europe. Long de 200 mètres, celui-ci est capable de recevoir jusqu'à 31 wagons, soit l'équivalent de 120.000 tuiles. C'est dans la carrière de Signy-l'Abbaye, située à côté de l'usine, que Monier extrait une argile aux qualités plastiques exceptionnelles (les 100 hectares de terrain offrent à Monier une exploitation sur plusieurs dizaines d'années), cet approvisionnement local étant toutefois complété par l'apport de terres issues d'autres carrières, afin d'obtenir un mélange le plus performant possible.
(*) Nous avons en vain sollicité une réaction de la direction hier après-midi
Source L'Union
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire