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17/04/2012

Blajan. Albert Daunes, toute une vie au service de la tuilerie

Albert Daunes fêtera ses 80 ans cette année, la tuilerie n'a pas de secret pour lui, il y est entré au lendemain de la guerre en 1946 et l'a quittée en 1990, pour prendre sa retraite. Nous avons recueilli son témoignage.

Que représente la tuilerie pour vous ?

C'est un peu toute ma vie, j'y suis entré à 14 ans et j'ai travaillé pendant 44 ans à la fabrication, au four, comme chef d'équipe puis chef d'usine pour terminer. A l'époque, il y avait au moins une personne qui y travaillait dans chaque famille, parfois des couples ; une vingtaine de femmes était employée à la presse, à l'ébarbage ou à la pose des tuiles sur les séchoirs. Tout était manuel, à la carrière on travaillait à la pioche, la terre était chargée à la pelle dans les wagonnets. Pour nous, l'usine c'était le moyen de gagner de l'argent sur place, certains cultivaient en même temps une petite propriété.

Comment le travail était-il organisé ?

On travaillait du lundi au vendredi de 8 heures à 12 heures, puis de 13 h 30 à 18 heures, on arrêtait le week-end, l'organisation changeait souvent, il n'avait pas d'équipe sauf aux fours. D'ailleurs, ces postes-là étaient très durs, la cuisson des tuiles dans l'ancien four Hoffmann était surveillée « à l'œil », la couleur des tuiles déterminait leur degré de cuisson. Avec l'arrivée des fours circulaires, c'était plus perfectionné. Au début on les chauffait au charbon, puis au fuel et enfin au gaz. L'ambiance entre nous était formidable, mais petit à petit, les mentalités ont changé, les gens sont devenus plus personnels, c'était devenu détestable quand je suis parti.

Quelle a été l'évolution de la production ?

Du temps de Monsieur Barnier, on faisait toutes sortes de briques, des « murettes », des briques de 10, de 5, des filées, des tuiles plates, des canals et tous les accessoires. Les entrepreneurs trouvaient à la tuilerie tout ce dont ils avaient besoin pour bâtir une maison. Avec Monsieur Gélis, on a arrêté la production de la tuile méridionale et on s'est mis à fabriquer de la canal dont il avait besoin pour fournir son usine de Léguevin. Nos produits ont fait connaître Blajan dans toute la région, d'ailleurs ils étaient tous marqués et les tuiles étaient même garanties à vie.
Source La Dépêche

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