Le salon international de la construction Batimat s'achève samedi 12 novembre, à Paris. On y observe la revanche de la terre cuite sur le béton.
Le temps est loin des murs de terre cuite en briques pleines, qui pouvaient résister aux agressions du climat. Après le choc pétrolier, l'isolation intérieure des bâtiments s'imposa, la brique disparut de la construction des façades, ce fut l'avènement du béton. La terre cuite se retrouva confinée aux murs porteurs intérieurs, à la décoration et aux tuiles des toitures. Pourtant, depuis dix ans, elle prend sa revanche. Après il est vrai une grande avancée technique, la brique « monomur », dont la pose demande une simple colle en guise de mortier et qui n'a plus besoin d'être maçonnée à la truelle.
Comme le bois, la terre cuite bénéficie du retour en vogue des matériaux naturels. A épaisseur égale, la terre cuite est quatre fois plus isolante que le béton. Elle est incombustible. Et à l'heure où l'on se préoccupe beaucoup de la qualité de l'air ambiant, la terre cuite a aussi le mérite d'être plus saine, elle ne dégage ni fibre ni particule ; imputrescible, elle ne craint pas l'humidité.
Il y a cinq ans, la terre cuite occupait un quart du marché de la maison individuelle, qui constitue les deux tiers des constructions de logement en France. Aujourd'hui, sa part est de 50%, et même de 70% dans la construction des bâtiments basse consommation (BBC), qui vont devenir la norme en 2013. Dans le même temps, l'usage du béton a reculé de 20%. Lorsque l'on devra tenir compte du bilan carbone de la fabrication des matériaux de terre cuite, à partir de 2010, ils seront aussi plus performants.
Surfant sur la vague, le numéro un mondial de la terre cuite, l'Autrichien Wienerberger, vient de créer une nouvelle usine automatisée dans le nord-ouest de la France, près d'une carrière d'argile de l'Anjou. Le Français Imerys développe aussi la terre cuite parmi ses multiples autres matériaux. Il lance en entre autres des tuiles thermiques et photovoltaïques. Terreal promeut de son côté les bardages en terre cuite, pour les revêtements extérieurs et intérieurs, après avoir bénéficié des innovations de l'architecte du centre Pompidou, Renzo Piano. L'entreprise française a des carrières et des usines majoritairement dans le sud de la France mais aussi une unité en Malaisie. Elle exporte son savoir-faire jusqu'en Australie, en Chine et en Corée.
Source RFI Par Claire Fages
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