UN toit de tôle, soutenu par des étais. Pas de
sanitaires. Des trous dans les murs, masqués par des bâches. De la terre battue sur une partie du sol. Un vieux poêle tellement inefficace « qu'on pouvait voir une bouteille d'eau posée à côté geler sur place ». Le logement d'André Paillot était une ruine. « Je n'aurais pas pu finir mes jours là-dedans. Un jour ou l'autre, tout se serait écroulé », témoigne ce retraité de 64 ans. « Je voulais le retaper, mais je n'en avais pas les moyens », explique-t-il. Et pour cause, il vivait avec à peine 400 euros par mois. Il a bien eu quelques contacts avec l'Opac pour déménager il y a quelques années, mais il ne se voyait pas vivre en appartement. Cette maisonnette de la rue de Châlons qu'il avait acheté en 1999, c'était chez lui.Et le solide gaillard s'en contentait presque. « Le froid, ça conserve », plaisante-t-il alors que la température chez lui pouvait atteindre - 15°C.
« On n'avait pas le droit de le laisser là-dedans, affirme aujourd'hui Michel Journet, le maire de Cheminon. En voyant cela, je me suis dit qu'il pouvait bénéficier de l'Opération programmée d'amélioration de l'habitat en cours dans la communauté de communes ». Ce dispositif permet d'obtenir des subventions pour réaliser des travaux sur des logements dégradés ou mal isolés (lire par ailleurs). La secrétaire de mairie a aidé à titre personnel André Paillot à remplir un dossier et à effectuer les démarches. « Conformément à la procédure, nous avons fait en avril 2010 une analyse thermique du logement et un rapport de dégradation, explique Guillaume Vandenbussche, chargé d'opérations au Comal-Pact 51, l'organisme qui pilote l'OPAH. Tout était à faire. Estimation des travaux : 16 500 euros. Compte tenu des ressources limitées de M. Paillot, il fallait trouver un moyen pour qu'il ait le moins d'argent possible à avancer ».
16 500 euros de travaux
RVH, une société de rénovation de Trois-Fontaines-l'Abbaye accepte de faire un effort considérable sur ses prix. Imerys fournit gratuitement les tuiles nécessaires à la réfection de la toiture. Au final, le Comal Pact permet à André Paillot d'obtenir une aide de 11 500 euros (soit 68 % du montant des travaux), ainsi qu'un prêt à taux zéro de 6 000 euros. En mars 2011, le chantier débute grâce à une avance de subvention. En attendant, le propriétaire est relogé par la commune.
Dans une semaine, André Paillot devrait pouvoir passer la nuit chez lui. « Un mur a été remonté, une charpente a été posée, des équipements sanitaires ont été installés, une dalle de sol, du carrelage, des radiateurs… », énumère Guillaume Vandenbusshe. André Paillot en aussi profité pour investir ses petites économies pour mieux s'équiper et faire placer des placards. Désormais, les deux pièces sont habitables. « C'est petit, c'est simple, mais c'est bien », résume-t-il en toute simplicité.
Source L'Union L'Ardennais par Rémi HAVYARIMANA
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire