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25/02/2011

Imerys négocie l’achat de la plus grande mine de talc, située en France, à Rio Tinto

La plus grande mine de talc est française et elle est sur le point de passer des mains du géant minier anglo-australien Rio Tinto à celle du groupe français Imerys. La roche la plus douce du monde ne sert plus autant à calmer les rougeurs sur les fesses des bébés mais elle est toujours très utilisée en cosmétique. Surtout, le talc trouve des débouchés insoupçonnés dans de nombreux secteurs très divers de l'industrie.

Dans la pharmacie, on l'utilise pour ses qualités lubrifiantes, qui facilitent l'absorption des gélules. Dans l'agro-alimentaire, et dans les peintures, il est un bon antiagglomérant. Le talc réduit la température de cuisson des céramiques. Il est un agent blanchissant et lissant très apprécié des papetiers, surtout pour la presse magazine. Léger, le talc rend aussi les plastiques plus souples. Si vos pare-chocs de voiture résistent mieux aux collisions, c'est en partie grâce au talc. Pour couronner le tout, c'est un minerai neutre pour l'environnement et la santé. Et il est moins cher que des produits chimiques qui auraient les mêmes qualités.

Le talc, c'est la Chine qui en produit le plus mais c'est la France qui possède la plus grande carrière à ciel ouvert au monde : au sud-ouest du pays, à Luzenac, dans les Pyrénées ariégeoises. Acheté par Rio Tinto, en 1988, le site cherchait preneur depuis que le géant minier anglo-australien, très endetté après son rachat du fabricant canadien d'aluminium Alcan, avait décidé de se séparer d'activités, mineures pour lui. La crise économique mondiale avait interrompu cette vente.

Aujourd'hui la carrière de talc pyrénéenne est sur le point de tomber dans l'escarcelle du groupe français Imerys, spécialisé dans la transformation de 29 minerais industriels. Ainsi, le talc deviendrait le trentième à son portefeuille. Si les autorités de la concurrence et les représentants du personnel donnent leur accord, Imerys héritera donc de Luzenac, une filiale qui englobe aujourd'hui non seulement la carrière ariégeoise et des laboratoires à Toulouse, mais aussi d'autres carrières de talc en Europe, aux Etats-Unis, au Canada, en Australie et au Japon. En tout le quart de la production mondiale et 1 000 salariés, dont 255 en France.
Source RFI par Claire Fages

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