Le créneau est « porteur », assure un agriculteur. Le chanvre pourrait remplacer les briques en terre cuite ou les parpaings de ciment dans la construction de maisons ou de bâtiments. Une filière se met actuellement en place dans la région Midi-Pyrénées autour de la coopérative Euralis : l'annonce en a été faite le 02 Février à Carbonne, en Haute-Garonne, lors de l'assemblée générale d'Euralis-Coopéval.
Les blocs de chanvre ont quasiment la couleur de la brique, pèsent assez lourd. Les maçons pourront les assembler avec un mortier végétal. Écologique, recyclable, isolant, aucune production de CO2 : ce nouveau matériau de construction n'est pas encore sur le marché, mais il a été breveté.
On ne fumera pas les murs… Car ce n'est pas du chanvre indien. Mais une autre variété de chanvre, dont les industriels font du papier. Dans les champs cultivés en Midi-Pyrénées, les plantes sont peu gourmandes en eau, ne nécessitent aucun produit phytosanitaire, et peuvent atteindre quatre mètres de haut : « Une véritable forêt », dit un céréalier.
En 2011, 1 500 hectares de chanvre seront plantés dans la région par les céréaliers de la coopérative Euralis-Coopéval. Une usine de transformation, Agrofibre, a été créée à Cazères dans la Haute-Garonne. La société toulousaine Seac des frères Guiraud, spécialisée dans les planchers en béton précontraint, fabriquera les blocs de chanvre. Cette société avait déjà innové en créant des planchers légers thermo-acoustiques : « Nous avons une stratégie environnementale », souligne Laurent Guiraud, directeur général de la Seac.
Des chercheurs de l'université Paul Sabatier, au laboratoire matériaux et durabilité des constructions dirigé par Gilles Escadeillas à l'Insa, ont travaillé à l'élaboration de ce nouveau matériau pour le bâtiment. Une autre école d'ingénieurs toulousaine, l'Icam, vient de parvenir à réaliser un premier fil de chanvre.
Le chanvre est une bonne plante. Qui s'utilisera à l'avenir dans le bâtiment. « Nous avons un champ de progrès devant nous », constate Christian Peès, le président du groupe Euralis, qui investit dans la filière. Le chanvre ne remplacera pas le maïs dans le paysage du Sud-Ouest. Mais peut contribuer à diversifier l'agriculture.
Source La Dépêche du Midi
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