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22/01/2010

ALGERIE BTPH : Malaise dans le secteur

«Le secteur du bâtiment, des travaux publics et hydrauliques (BTPH), premier pourvoyeur d’emplois en Algérie, reste le parent pauvre dans la sphère. Les autorités publiques, même si des actions éparses sont engagées, n’ont pas encore consacré l’attention nécessaire à ce secteur.
Les entreprises du bâtiment continuent de naviguer, parfois à vue, et ce en l’absence de dialogue avec les responsables dans le but de trouver des solutions fiables à tous les problèmes qui restent posés et qui pèsent tel un fardeau sur ces mêmes entreprises et par ricochet sur un segment important de l’économie nationale.»
Ce sont là, les dires de Mouloud Khelloufi, président national de l’Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA). En effet, lors d’un point de presse animé hier au siège national de l’association, Mouloud Khelloufi n’est pas allé par trente-six chemins pour qualifier la situation des entrepreneurs algériens de catastrophique. Pourquoi donc ? Selon le conférencier la réponse est claire.
«Cette même situation est due en premier lieu aux créances détenues par des centaines d’entreprises auprès de certains organismes de l’État qui s’élèvent à pas moins de 27 milliards de dinars dont 19 à 20 milliards pour les avenants des marchés et 7 à 8 autres milliards de dinars pour les marchés initiaux», soulignera- t-il.
«Pourtant, l’AGEA, enchaînera l’intervenant n’a cessé d’interpeller depuis des années sur la nécessité d’un dialogue franc et sincère afin d’épurer cette situation mais en vain, alors qu’un ambitieux programme serait lancé par le gouvernement.»
Alors comment ces entreprises pourront- elles prendre part aux travaux de réalisation des logements, des barrages, ainsi que des autoroutes au moment où les caisses des ces dernières sont complètement vides, faute de recouvrement des créances, s’interrogea le président de l’AGEA.
Face à cela, Mouloud Khelloufi, tire la sonnette d’alarme et invite les pouvoirs publics d’intervenir afin de mettre un terme à une situation qui n’arrange ni les entreprises en tant qu’employeurs ni leurs employés.
Ajoutant que nous continuons à dire au sein de notre association que ce goulot d’étranglement pouvait bien être évité par la mise sur place de mécanismes que nous pouvons proposer à travers le dialogue. Des mécanismes tels que l’amélioration des relations entre les entreprises et les banques en instaurant un climat de confiance entre les deux parties.
Il serait également question selon l’orateur, de l’instauration de structures d’appui spécialisées dans le financement des entreprises s’avère une obligation pour plus de valorisation de développement de toutes les capacités industrielles qui sont malheureusement bloquées pour le moment.
Mouloud Khelloufi, estime, d’autre part, que nos banques disposent de 50 milliards de dollars de surliquidité et nos entreprises peinent à financer des projets d’intérêt général. Et d’assurer que, libérer nos entreprises des freins de la bureaucratie serait un gage pour le développement économique de notre nation.
Un développement basé insistera- t-il sur les compétences algériennes qui peuvent relever les plus grands défis. Le marché des matériaux de construction doit être régulé. Abordant la question des matériaux de construction, le président de l’AGEA dira clairement que c’est une anarchie qui règne de ce côté-là, et que c’est clairement la loi du plus fort qui caractérise ce marché.
Au moment où les entreprises de bâtiment sont pressées de parachever leurs projets dans les délais, le marché parallèle des matériaux de construction particulièrement celui du ciment demeure inaccessible à tous. Il faut être un «grand» entrepreneur pour y accéder.
Et même l’importation d’un million de tonnes de cette matière de ne réglera jamais le problème, quoique la dernière décision prise par la création d’une SPA regroupant toutes les unités productrices du ciment nous met quelque part à l’aise du fait qu’au moins on saurait à qui s’adresser. La loi de finances complémentaire 2009, un enchaînement pour les entrepreneurs. Un autre problème a été évoqué par Mouloud Khelloufi.
Celui de la LFC 09, qui selon lui, contenait des textes qui n’arrangent guère les entrepreneurs. Allusion faite au crédit documentaire qui selon l’intervenant ne fait que compliquer les choses particulièrement aux importateurs obligés dans la plupart des cas d’importer la matière première faute de la non-disponibilité de cette dernière dans nos marchés.
Il affirme par ailleurs que suite à ces dispositions bon nombre d’entrepreneurs ont carrément rendu le tablier. S’agissant de la non-participation de l’AGEA à la dernière tripartite, l’orateur s’est indigné et dira qu’elle est au même titre que le Forum des chefs d’entreprise.
«On aurait pu au moins proposer des solutions si on était consultés», indiquera-t-il. Avant de conclure, Mouloud Khelloufi revient sur la bataille de la quantité qui est gagnée dans la réalisation des logements seulement selon lui, pour gagner celle de la qualité, les pouvoirs publics sont appelés à créer un environnement adéquat à nos entreprises pour qu’elles puissent aller de l’avant dans la construction d’un pays qui a besoin de tout un chacun.
Source Biladi par Farid Houali

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