Etant parvenu à obtenir l'unanimité des établissements porteurs de sa dette liée à sa situation en LBO, le fabricant de briques et tuiles peut envisager plus sereinement l'avenir.
Terreal Terre cuite a signé, vendredi 27 novembre avec ses banques, un accord qui lui permet de sortir de la situation financière délicate dans laquelle la crise avait amené cette société en LBO. L'accord prévoit une restructuration consensuelle, avec un allègement de la dette de 402 millions d'euros (de 902 millions à 500 millions) qui sont convertis en obligations remboursables en actions. L'ensemble des créanciers entrent au capital où ils demeurent minoritaires et ils sont représentés par trois d'entre eux au conseil de surveillance.
« L'accord permet de ne pas enchérir le coût de la dette, souligne le P-DG Hervé Gastinel. L'actionnaire principal, le fond LBO France, n'a pas augmenté son apport, il a accepté de partager le capital. Les créanciers bénéficieront de 49% de la plus-value lors de l'opération de revente finale. Le contrôle de l'actionnariat ne change pas. Les banques ont, en outre, consenti l'injection de 40 millions d'argent frais sous forme de lignes de crédit court terme ».
Le fabricant de tuiles et briques fait partie des sociétés rachetées en LBO dont le business plan a été malmené par le retournement de conjoncture. L'excédent d'exploitation lui permet de rembourser les annuités de la dette mais le non-respect des objectifs initiaux ont amené la rupture des covenants bancaires, ces clauses susceptibles d'entraîner le remboursement anticipé du prêt.
Auparavant filiale de Saint-Gobain, l'entreprise avait été reprise en 2000 par le fonds d'investissement Carlyle sous forme d'un premier LBO. En 2005, un autre fonds, LBO France, avait pris le relais via un second LBO. Ce qui a notamment permis à Terreal d'investir, à partir de 2007, 150 millions d'euros dans un ambitieux plan de modernisation de ses installations qui arrive aujourd'hui à son terme. Or son chiffre d'affaires (454 millions en 2007) a baissé depuis de 20 % en France, son principal marché et jusqu'à - 50% en Espagne. 2009 sera au dessous de 400 millions, prévoit Hervé Gastinel.
« Nous ne sommes affaiblis ni sur le plan industriel ni sur le plan social », insiste-t-il. L'entreprise compte 25 sites dont 15 en France et 3.000 salariés au total dont 1.900 en France. « Ni plan social, ni chômage partiel, nous avons utilisé tous les leviers d'ajustement pour ne pas toucher l'effectif dont la qualification et la technicité sont précieuses », souligne le P-DG.
La négociation a été longue: les principes en ayant été trouvés avant l'été avec les principales banques, il fallait recueillir l'unanimité de pas moins de.... 22 établissements bancaires et 12 « mezzaners », les détenteurs de la « dette mezzanine », à plus long terme, dont le remboursement est subordonné à celui de la « dette senior ». « Difficile de trouver des intérêts communs », constate Hervé Gastinel, soulagé de sortir de cette épreuve marathon.
Il espère pour mi-2010 le rebond de son marché que laissent espérer ses indicateurs économiques et la faiblesse actuelle des stocks du négoce qu'il résume d'une formule imagée: « Les cours sont vides ». Il parie en outre sur l'innovation vers des systèmes d'enveloppe plus performants que permettent les récents investissements de Terreal.
Source Le Moniteur par François Perrier
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire