Jacques Lapart, secrétaire de la Société archéologique du Gers, professeur à Auch et conservateur des objets d'art et du patrimoine du département du Gers, était l'invité de la section locale d'archéologie et était accueilli par un de ses membres, Louis Lagravère, distingué récemment du titre de commandeur des Palmes académiques.
Le thème de la soirée portait sur les statues et médaillons en terre cuite de la tuilerie auscitaine Lartigue-Dumas. Jacques Lapart précisait qu'il n'était pas un spécialiste de l'archéologie industrielle, mais qu'il avait été orienté vers l'étude de ces productions en terre cuite en découvrant dans une mairie un médaillon d'une Marianne de 50 centimètres de diamètre et portant le tampon du fabriquant : Usine à vapeur Lartigue-Dumas.
Pièce exceptionnelle
e conférencier présentait l'entreprise dans sa chronologie depuis sa création en 1856 à sa fermeture en 1976. Il soulignait que ce fut une usine où la technologie de pointe fut toujours de mise, notamment en utilisant la vapeur comme source de motricité, puis l'installation d'un four tunnel pour la cuisson des briques et des tuiles. Elle a compté jusqu'à 1 000 ouvriers avec l'emploi de femmes.
Vers 1900, l'entreprise a voulu avoir, à côté de sa production industrielle, une valeur ajoutée en fabriquant des objets d'art.
Au XIXe siècle, on avait redécouvert la terre cuite et constaté qu'on pouvait faire de beaux décors. L'usine Lartigue- Dumas a présenté, entre 1890-1895, un catalogue très soigné de ses briques et tuiles dans leurs différentes formes, des claustras, des balustrades mais aussi toute une série de médaillons dont les sujets devaient répondre aux demandes d'un large éventail de clientèle : personnages religieux comme l'abbé Carsalade Du Pont, des rois de France (surtout Henri IV), des musiciens, des auteurs de théâtre.
Certaines pièces étaient signées Sylvain Sallières, Gersois né à Escorneboeuf et qui avait été deuxième au Grand Prix de Rome. Étaient également moulées des statues, des Marianne comme celle de la mairie d'Augnax qui est sur un support de feuille d'acanthe, des animaux (lions).
Plus on avance dans le temps et plus on constate que les productions sont de moindre qualité. Mais on peut admirer une pièce exceptionnelle, une copie en terre cuite de l'olifant de Saint-Orens dont l'original est en ivoire. Cet objet et un médaillon du pape étaient les deux pièces les plus chères sur le catalogue, mais l'entreprise produisait des médaillons de petit format pour les proposer à des prix concurrentiels.
Au cours de cette conférence, Jacques Lapart a lancé un appel pour que soit poursuivie la collecte de ce genre de productions.
Source Sud Ouest
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