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02/11/2009

Brique et béton : deux chantiers tests

L'intégration de l'isolation dans les murs suscite deux expériences : la brique Monomur remplie de perlite pour l'une, et le précoffrage intégrant le polyuréthane pour l'autre.

La première maison alsacienne isolée par des briques Monomur remplies de perlite (1) arrive en fin de gros œuvre à Sélestat (Bas-Rhin). Sous maîtrise d'œuvre de l'atelier d'architecture local Deschamps, l'opération offre son deuxième chantier test à Wienerberger France, après une première maison livrée en Moselle en mai par l'alsacien Bio-Espace.
« La perlite permet d'atteindre les meilleures performances énergétiques, tout en conservant le confort hygrométrique et l'inertie de la terre cuite », argumente Denis Ruhlmann, chargé de la prescription dans l'Est chez Wienerberger France. L'industriel d'Achenheim (Bas-Rhin) a lancé ce produit depuis plus de cinq ans en Allemagne pour pénétrer le marché de la construction passive. Accompagné à Sélestat par le bureau d'études JS Thermie, le propriétaire André Rebischung envisage de demander le label Bâtiment basse consommation pour la maison qu'il habitera au printemps prochain.

Prémur isolant à Cronenbourg
Convertie depuis neuf ans au Monomur et à la maçonnerie roulée, l'entreprise Lutter a découvert deux spécificités : « Dans l'appareillage des feuillures nécessaires aux travaux de menuiserie extérieure et dans les poteaux d'angle soumis à une obligation de chaînage vertical, nous ne pouvons gérer la continuité de l'isolation qu'au moyen de demi-briques », témoigne Frédéric Lutter, gérant de l'entreprise éponyme d'une dizaine de salariés à Kertzfeld (Bas-Rhin).
La crèche de Cronenbourg figurera parmi les premières références de bâtiment à basse consommation, pour les murs précoffrés et isolants fabriqués par Fehr Technologies, filiale de Béton Fehr basé à Reichshoffen. « Comme souvent dans ses chantiers pilotes, le groupe s'est servi de sa filiale Fehr Construction comme d'un laboratoire », témoigne Sébastien Meyer, conducteur de travaux.
Comme son concurrent Spurgin qui a décroché l'avis technique avec quelques mois d'avance, Fehr intercale un isolant plastique derrière la peau extérieure du mur précoffré. La différence tient dans la liaison entre panneaux : le connecteur breveté de Spurgin marie fibre de verre et plastique, tandis que Fehr alterne des connexions en fibre de verre avec des cylindres en Inox très fins, pour limiter les ponts thermiques.
Protection acoustique
La solution retenue par la Ville de Strasbourg et l'agence d'architecture DWPA résulte d'une analyse comparative associant l'isolation et la résistance mécanique. Ce second critère s'est révélé déterminant, dans une cité sensible dont les équipements publics sont régulièrement vandalisés. L'architecte y trouve aussi son compte : « Grâce au socle en béton, le bâtiment d'accueil ouvert sur la rue sert de protection acoustique à la crèche proprement dite, dont les bâtiments se trouvent de l'autre côté de la cour. D'autre part, le béton en rez-de-chaussée permet d'éviter la problématique de la jonction entre le bois et le sol », explique Dominique Weber.
L'imprécision de la jonction entre panneaux tempère l'enthousiasme de la conceptrice : « Choquée » par des joints qui atteignent jusqu'à 4 cm, Dominique Weber a demandé à la Ville d'ajouter des finitions spécifiques à la façade sur rue.
L'absence d'accessoires dédiés à ces deux cas de figure s'explique par la réglementation allemande : ce pays ne connaît ni le chaînage vertical des poteaux d'angle, ni la pose de menuiseries en feuillures. En attendant l'émergence du marché français de ce nouveau produit, Wienerberger France importe des briques de 42,5 cm d'épaisseur fabriquées en Allemagne. Pour l'Hexagone, l'industriel privilégie l'hypothèse d'une adaptation aux standards de ses usines françaises, par exemple la brique de 36,5 cm d'épaisseur.
Source Le Moniteur par Laurent Miguet

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