L’ampleur des chantiers algériens fait du pays un marché important pour les matériaux de construction, au premier rang desquels, le ciment. Pour stimuler cette production stratégique, l’Etat l’a ouverte aux acteurs étrangers. Cinq ans seulement après le début de cette réforme, ce sont 60 % des capacités de production algériennes qui sont passées sous contrôle étranger, à l’occasion de grandes manœuvres au cours desquelles Lafarge s’est imposé au premier plan.
À la veille du lancement du Plan 2005-2009, l’Algérie risquait de manquer de ciment, avec une capacité cumulée par ses 12 cimenteries publiques, inférieure à 12 millions de tonnes. Pour parer à cette insuffisance, un premier bouleversement a consisté en 2004, dans l’implantation d’un site majeur par un opérateur étranger, avec l’ouverture d’une unité dotée de 5 millions de tonnes de capacité à M’Sila (au sud-est d’Alger) par l’égyptien Orascom.
L’ouverture du secteur
Après cette première création, le gouvernement algérien a engagé une deuxième phase de restructuration du secteur avec les cessions du contrôle de certaines cimenteries publiques (assorti de la prise de 35 % de leur capital) à des opérateurs étrangers, effectifs à partir de 2008.
L’italien Buzzi-Unicem s’est placé dans la course, avec l’acquisition de deux unités (à Hadjar Soud et Sour El Ghozlane) cumulant 2 millions de tonnes de capacité de production. Et le Saoudien Pharaon Investment a pris le contrôle d’un million de tonnes de capacité avec la cimenterie de Beni Saf.
Mais c’est surtout le français Lafarge qui s’est imposé dans le paysage local, par un effet induit de sa stratégie globale. En 2007 en effet, le numéro un mondial décide de mettre l’accent sur les marchés émergents en acquérant les 21 millions de tonnes de capacité globale d’Orascom. Il hérite dans la corbeille, de la cimenterie de M’Sila, mais aussi de celle de Zahana (1,2 million de tonnes de capacité), dont l’acquisition est alors en cours de finalisation par le groupe égyptien.
L’emprise de Lafarge
En ajoutant à cet héritage l’unité de Meftah (1 million de tonnes de capacité), acquise directement par la partie française en 2008, Lafarge se retrouve aujourd’hui à la tête de 7,5 millions de tonnes de capacité de production de ciment en Algérie, soit près de 45 % du total national.
Les projets hérités d’Orascom, qui prévoyaient d’ajouter 5,5 millions de tonnes à ses capacités algériennes, ont été mis en sommeil le temps d’évaluer l’évolution du marché après la crise globale et le repli des cours des hydrocarbures. Mais le géant français est en bonne position pour poursuivre son développement sur le marché algérien.
Source France BTP
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