l’industrie, CERIB, et plusieurs partenaires industriels du béton : Biallais Industries (blocs de parement), Eurobéton (vêtures Palazzo), et Monier (Tuiles) ont suivi le chemin pédagogique d’un projet de construction soumis aux élèves de 2e année de l’ENSA, école nationale supérieure d’architecture de Nancy, avec pour cahier des charges la mise en scène de trois types de produits en béton : les blocs, les vêtures et les tuiles.Le CERIB et les industriels sollicités, ont apporté leurs compétences techniques et points de vue pragmatiques de fabricants de produits en béton, en animant des ateliers de manipulation afin de sensibiliser les étudiants à la matérialité des produits. Le CERIB et les industriels ont également apporté un soutien financier pour l’organisation d’un voyage d’étude sur l’architecture en béton en Suisse (Laboratoire de l’Université de Zurich), et ont participé au jury de sélection des trois projets.
Un projet de construction initié par les matériaux et les produits
Jean-Claude Bignon, professeur de l’ENSA-Nancy, responsable de ce projet, a proposé une méthode originale en initiant le processus par les matériaux et les produits qui seront utilisés : le poids, les dimensions, les textures, la résistance, les modes d’assemblage, la quantité d’énergie consommée, les effets sanitaires, … sont d’abord des questions avant d’être des réponses au projet. "En démarrant le projet « à l’envers », l’idée est de conférer aux produits et matériaux le statut « d’objets à réaction poétique » (Le Corbusier). La matérialité n’est plus l’aboutissement angoissée d’un processus que l’étudiant craint de ne pas maîtriser mais un déclencheur d’idées pour le projet. Enfin, et ce n’est pas là le moindre intérêt du point de vue d’une approche « durable », en posant la matière comme un « déjà-là » nous préparons les étudiants à ne pas travailler dans une insouciance fondée sur une disponibilité infinie de nos ressources mais à manipuler avec respect une ressource toujours limitée.
De plus, en privilégiant des produits « formés » (briques, blocs, planches, tuiles, vêtures, tubes, tôles,…) à des matières abstraites, nous donnons aux étudiants les éléments d’un vocabulaire avec lequel ils vont écrire une histoire. Pas plus que l’idée n’existe hors du langage où elle s’exprime, le projet n’existe hors d’un vocabulaire et d’une grammaire qui l’organise."
Une école maternelle pour enfants mal ou non voyants
Pour l’année 2008-2009, le programme d’une école a servi de support à cette didactique : une école maternelle devant accueillir des enfants mal ou non voyants. Située à Nancy sur un terrain à la fois urbain et paysagé avec la présence de l’eau, "l’école aborde presque « naturellement » la question du contexte environnemental comme cadre référentiel. Loin d’être un effet de mode, cette question du « durable » structure aujourd’hui nos interrogations et nos décisions pour le projet en dépassant les théories énoncées au XXe siècle".
Devant accueillir des enfants mal ou non voyants, le programme de l’école invite par ailleurs à penser l’espace et les usages au travers de représentations qui s’écartent des seules questions du regard. L’accessibilité du lieu , la sonorité des espaces, le caractère tactile des parois et des sols, le bruit d’un fluide qui s’écoule deviennent une autre manière de percevoir et de mesurer l’espace à concevoir. "Enfin, en proposant comme élément du programme l’utilisation de blocs de parement et de vêtures en béton, de briques et de tuiles pour penser la structure et l’enveloppe, l’école devient une composition constructive à
explorer. La question généralement finale et toujours inquiétante du « comment faire » laisse place à celle plus précoce et moins angoissante du « comment faire avec ».
Les trois prix décernés par le jury
Le jury composé des professeurs de l’ENSA-Nancy sous la responsabilité de Jean-Claude Bignon, du CERIB et des industriels du béton parrains ont sélectionné trois projets, parmi les douze projets présentés par les étudiants.
- 1er Prix : L’EVENTAIL
Virginie Muller - Francois Renson - Anthony Risse
Le jury a apprécié la rationalité du projet ainsi que la clarté du concept qui se décline dans
l’implantation, les volumes, les plans et les façades. Il a souligné la grande sensibilité aux questions environnementales et particulièrement le travail sur la lumière naturelle. Les matériaux sont utilisés avec justesse et économie.
- 2ème Prix : DANS L’EPAISSEUR
Anne Guirlinger - Yann Hector - Mélanie Heresbach
Le projet fait preuve d’une réelle inventivité dans la réponse globale au programme. Un travail subtil sur les matériaux, les textures et les couleurs à été mené par l ‘équipe. Le jury tient également à souligner la qualité de la présentation graphique des planches.
- 3ème Prix : LA CLAIRIERE
Blaise Galloy - Quentin Halin - Jean Christophe Humbert
Le projet se caractérise par une forte compacité qui devrait anticiper une bonne maîtrise
économique ainsi qu’une bonne maîtrise énergétique du projet. Les matériaux sont utilisés de
manière sobre mais judicieuse.
Source France BTP par Ch. Raynaud
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