Pas besoin de maîtriser l’escalade pour découvrir l’exposition "Les Toits de l’Europe" organisée à la Cité de l’Architecture jusqu’au 7 septembre prochain. Au programme : l’histoire et l’évolution des charpentes européennes relatée sur près de huit siècles. Découverte.
Charpentes de France, d’Allemagne, d’Autriche, de Belgique, ou encore de Hollande ... En tout, dix-sept maquettes sont présentées à la Cité de l’architecture de Paris. Résultant de nombreuses années de recherches financées par l’Europe dans le cadre de son programme Culture 2000, "Les Toits de l’Europe" vise à montrer l’évolution de l’architecture et des principes constructifs des charpentes européennes, depuis le XIème jusqu’au XIXème siècle.
Située sous la coupole imitant la cathédrale Notre Dame du Puy, cette exposition accueille les visiteurs dans un décor quasi mystique. De part et d’autre de la salle, des maquettes de charpentes, ponctuellement éclairées, créent l’atmosphère d’une balade nocturne tandis qu’au centre, trône une énorme rondelle de mélèze. Daté de 464 ans, ce tronc d’arbre figure en fait la dendrochronologie, une science qui permet la datation des bois et donc des monuments aux charpentes en bois.
Voyage dans le temps
Après avoir passé en revue les outils des charpentiers (bisaiguë, hache, tarière et chevilles), auxquels font écho un film illustrant le travail du bois, l’exposition s’oriente vers les précurseurs de la recherche sur la charpente. Deux figures dominent : celle de l’architecte allemand Friedrich Ostendorf (1871-1915) et celle de son confrère français Henri Deneux. Si le témoignage du premier sur les toits germaniques est aujourd’hui crucial, en raison de la destruction d’un grand nombre de ces édifices lors de la seconde guerre mondiale, le deuxième a, lui, marqué une avancée dans la recherche du secteur en réunissant dans un seul livre "L’Evolution des charpentes du XIème au XVIIIème siècle".
Ce retour sur les origines des toits de l’Europe est aussi l’occasion d’un voyage à travers le temps grâce aux différentes maquettes exposées. La charpente de l’église Saint-Pierre de Montmartre (Paris) illustre, par exemple, des techniques remontant au Moyen-âge, celle de l’église luthérienne de Bistrita (Roumanie) figure un savoir-faire un peu plus poussé datant du XVIème siècle et un ancien manège de la caserne Fonck, à Liège (Belgique) représente celle du XIXème siècle. Autant de matière qui permet de considérer les toits sous un nouveau jour, c’est-à-dire non plus seulement en protection des intempéries, mais aussi et surtout comme un élément du patrimoine architectural européen à part entière.
Infos pratiques :
Cité de l’architecture et du patrimoine
1, place du Trocadéro, Paris
Plein tarif : 8 € - Tarif réduit : 5 € (gratuit pour les - 12 ans)
Ouverture tous les jours de 11h à 19h, nocturne le jeudi jusqu’à 21h, fermeture le mardi.
M° Trocadéro - Bus 30, 92, 72
Source Maison à part
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