Pour les analystes de Goldman Sachs le recul estival des cours du brut n’aura finalement pas lieu et la cotation du pétrole va progressivement regrimper vers les 95 dollars d’ici à fin 2010.
« L’augmentation liée à la normalisation du crédit avant même celle provoquée par le rebond de l’économie » a déjà, fin mai, ramené le cours du baril vers les 65 dollars, la prévision de Goldman Sachs pour la fin 2009. Jeffrey Currie, le responsable de l’analyse commodités de la banque américaine pronostiquait fin avril une rechute du cours du brut vers les 45 dollars en raison de la conjonction d’une demande faible et de stocks pléthoriques. Il explique désormais le flirt du baril avec les 70 dollars par une augmentation des capacités de stockage – plus grande disponibilité des tankers à servir de stocks flottants – et un desserrement du crédit permettant les opérations de portage (carry). Dans ces nouvelles conditions Curry table sur un cours de 75 dollars d’ici à 3 mois et de 85 dollars d’ici à la fin de l’année.
Selon l’analyste, la hausse progressive des cours du brut devrait se dérouler en 4 phases. Après la hausse liée au desserrement du crédit, on devrait assister au 2e semestre 2009 à un nouvelle augmentation cyclique entrainée par la stabilisation de l’économie et le maintien de la politique de réduction de la production de l’Opep destinée à ramener les stocks à un niveau proche de leur moyenne décennale. Le 1e semestre 2010 devrait voir une hausse structurelle des cours à long terme destinée à motiver les investissements sur les gisements des pays n’appartenant pas au cartel. Une période pour laquelle Goldman Sachs a remonté ses prévisions de 70 à 90 dollars le baril. Enfin la banque prévoit un retour de la pénurie relative d’énergie au 2e semestre 2010. La remise en activité des gisements en sommeil des pays de l’Opep ne pourra faire face à la hausse de la demande alors que la production non Opep sera limitée par des investissements insuffisants dans ses infrastructures.
Cette dernière phase impliquerait un prix de 95 dollars pour le baril de brut au 4e trimestre 2010 prévoit Jeffrey Currie. « Les mêmes restrictions des investissements qui étaient à l’œuvre lors de la précédente décennie sont toujours présentes : un contexte indigent de régulations, le protectionnisme des ressources naturelles et des infrastructures inadéquates pour permettre le développement des ressources », pointe l’analyste. Des problèmes plus politiques que géologiques, qui seront amplifiés par une profitabilité trop faible malgré la hausse des cours pour entrainer une augmentation suffisante des investissements.
Source L'Usine Nouvelle
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire