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21/12/2008

Cathédrale d'Évry: la brique un hommage à la création!

Pour ses 60 ans et à l'occasion des fêtes de Noël, l'émission Le Jour du Seigneur prévoit une programmation exceptionnelle. Premier épisode : la messe de minuit dans le 24, avant Jérusalem le 25 et Wallis le 28.
« Ce n'est pas une cathédrale comme les autres. Elle ne fait pas penser à Dieu tout de suite, elle fait d'abord penser à l'homme... » En ce matin glacial de décembre, cette dame a donné rendez-vous à une amie au pied de l'édifice. Elle avoue bien l'aimer ce bâtiment, « car moins massif, plus humain » que les cathédrales anciennes.
La cathédrale d'Evry ne culmine qu'à 34 mètres à son plus haut point, pour un diamètre intérieur de 30 mètres. Ce qui n'empêche pas Marie, une paroissienne, de la trouver spacieuse : « Savez-vous qu'on l'appelle le camembert ! », s'amuse-t-elle.
Les critiques sont rares. Elles viennent plutôt des gens extérieurs à Évry, qui y cherchent une inutile comparaison avec nos cathédrales traditionnelles. Mais les riverains de cette ville, poussée là où il y avait encore des champs il y a quarante ans, apprécient que leur cathédrale s'intègre aussi bien dans son environnement moderne. Ici, la brique domine, que ce soit pour les habitations toutes proches, que pour la mairie et la Chambre de commerce.
« La brique, c'est merveilleux, s'enthousiasme Mgr Bobière, vicaire général, qui a suivi les douze ans de l'élaboration du bâtiment, dont six de construction. La brique, c'est de la terre et de l'eau, avec de la paille, travaillée avec la main de l'homme, séché au soleil et cuite au feu, avec donc tous les éléments de la création. » Il se souvient que c'est surtout sa forme ronde, en place de l'habituelle croix latine, qui a été critiquée. « Pourtant des églises rondes et octogonales, il y en a. Et le rond, c'est le signe de l'alliance. »
Bref, pour Mgr Bobière, cette cathédrale est une réussite et Mgr Herbulot, qui l'a voulu, « un visionnaire ». Car, explique-t-il, malgré ses 1 400 places, « à chaque événement et fête, elle est trop petite ». Pourtant, dans les années 80, le projet est apparu comme très audacieux : pratique religieuse en baisse, coût financier d'envergure. Aucune nouvelle cathédrale n'avait été érigée en France depuis 1854 et Notre-Dame de la Treille à Lille.
Mais voilà, Mgr Herbulot n'imaginait pas ce diocèse récent et cette ville nouvelle sans édifice catholique d'importance. Et le maire socialiste de l'époque, Jacques Guyard, non plus. Le financement a suivi. Avec une campagne nationale. « Toutes les cathédrales de l'Ouest ont participé », souligne Mgr Bobière. Et les monastères. Et l'archidiocèse jumelé de Munich et Freising en Allemagne. Et les particuliers et entreprises sous forme de dons. Même l'Etat s'en est mêlé en apportant deux millions d'euros sur les 14 millions, hors mécénat d'entreprise. La cathédrale intègre ainsi un centre d'art contemporain.
« Nous sommes une ville de pionniers, pluriculturelle, insiste avec verve Mgr Bobière, avec beaucoup d'Africains, d'Antillais... » Et de rappeler la bonne entente entre les communautés. Évry a aussi la deuxième Mosquée de France en fréquentation. Et la plus grande Pagode d'Europe, inaugurée par le Dalaï Lama, en août. « Ici, tous les édifices se parlent ! »

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