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10/11/2007

Nouvelles rumeurs autour d’un rapprochement de Saint-Gobain et de Lafarge


"Nous ne faisons aucun commentaire". Lapidaire mais visiblement gêné par les questions insistantes des journalistes, Bruno Lafont s’est contenté de cette formule lors de la présentation des résultats trimestriels de Lafarge pour répondre à la nouvelle rumeur relayée par le Figaro sur de récentes discussions qui auraient eu lieu entre les états majors de Saint-Gobain et de Lafarge. Véritable serpent de mer ressurgissant à chaque grande marée financière, cette idée fixe des investisseurs voudrait en effet que les deux champions industriels de la construction s’allient pour former un seul même groupe aux positions mondiales intouchables.
Selon le Figaro, Bruno Lafont, Pdg de Lafarge, se serait vu proposer la direction du nouvel ensemble, secondé par Pierre-André de Chalendar, le directeur général de Saint-Gobain, les deux hommes placés sous la férule présidentielle non exécutive de Jean-Louis Beffa. Toujours selon le quotidien Bruno Lafont aurait opposé une fin de non recevoir.

Il n’en demeure pas moins que cette idée, sur le papier, fait pourtant de plus en plus sens au regard de la complémentarité des deux entités. D’un côté, il manque à Saint-Gobain, aujourd’hui leader de l’aménagement intérieur et extérieur de l’habitat, toute une partie gros œuvre, là où justement Lafarge est leader mondial dans le ciment et les granulats et n°3 dans le béton et le plâtre.
De l’autre côté, il manque à Lafarge une partie isolation pour que le groupe puisse véritablement prétendre à la fameuse offre globale si prisée par les prescripteurs. Ca tombe bien : Saint-Gobain détient la marque la plus emblématique du marché : Isover.
Reste le plâtre qui serait la seule véritable zone de recouvrement entre les deux entités, puisque depuis l’achat de BPB Placo, Saint-Gobain est le n°1 mondial de ce secteur.

Cette nouvelle rumeur intervient au moment où chacun des deux acteurs a vu émerger dans son capital un actionnaire de référence : le Groupe Bruxelles Lambert (GBL - propriété d’Albert Frères) qui détient 17% de Lafarge et la financière Wendel qui vient de monter à 15,5% dans le capital de Saint-Gobain. Etonnement, les deux investisseurs tiennent au mot près le même discours : ces prises de participations sont amicales, valident les stratégies des dirigeants en place et surtout, peuvent encore évoluer.
Dès lors, tout est imaginable, y compris une cession par GBL de sa participation dans Lafarge à Saint-Gobain ou, plus hypothétiquement, une vente de la participation de Wendel dans Saint-Gobain à Lafarge.
Les jeux sont ouverts !

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