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01/02/2007

C’est le secteur du bâtiment qui va tirer les énergies renouvelables


«C’est le secteur du bâtiment qui va tirer les énergies renouvelables», P. Hérant (Ademe)


Stabiliser les émissions de gaz à effet de serre en 2010, les diviser par quatre d’ici à 2050… les objectifs de la France en matière de maîtrise de l’énergie sont clairs. Où en est-on aujourd’hui ? Le point avec Pierre Hérant, chef du département Bâtiment et Urbanisme à l’Ademe.



Quel bilan peut-on tirer de l’année 2006 en matière d’énergies renouvelables dans le bâtiment ?
Pierre Hérant :
On a un grand appétit en France pour les bâtiments à faible consommation d’énergie. Les appareils de chauffage au bois ont ainsi enregistré une progression de 33% entre 2005 et 2006, à 545.000 appareils posés, soit plus qu’un doublement en 10 ans. Le solaire thermique a très fortement progressé, avec une augmentation de 131% sur la même période, et de 925 % entre 2002 et 2006, avec une surface totale de capteurs installée de 280.000 m2.
Le photovoltaïque a lui aussi connu un décollage très fort. Il a progressé de 71% entre 2005 et 2006, avec une puissance installée de 12 MW en 2006, contre 3,3 MW en 2002.


Comment expliquez-vous ces progressions ?
P.H. :
C’est le solaire thermique qui progresse le plus. C’est lié au crédit d’impôt qui prend en charge la moitié du coût de l’équipement. La preuve : on a enregistré une croissance de 82% sur les chauffe-eau solaires individuels.

Où en sont les efforts des professionnels en matière d’énergies renouvelables ?
P. H. :
Les maîtres d’ouvrage souhaitent aujourd’hui bénéficier d’une communication pour montrer qu’ils réduisent les consommations d’énergie. Le développement du solaire et des énergies renouvelables va se faire dans le cadre des intégrations au niveau du bâti. C’est en effet le secteur du bâtiment qui va tirer les énergies renouvelables, par le crédit d’impôt, les nouvelles réglementations, les labels ENR attribués aux bâtiments qui dépassent les seuils réglementaires, sans compter le développement de la haute qualité environnementales.
Autre élément important : le tarif de rachat d’électricité par le photovoltaïque, qui s’élève à 55 centimes/kWh, dès lors que le capteur est intégré au bâtiment. Cette mesure oriente fortement les maîtres d’ouvrage à intégrer le photovoltaïque dès la construction.

La France s’est fixé l’objectif de réduire par quatre les consommations d’énergies d’ici à 2050, est-on aujourd’hui sur la bonne voie ?
P. H. :
L’ensemble des acteurs considère que c’est un challenge qui peut être tenu. Cette stratégie est récente mais la mobilisation s’est faite. Maintenant, on est au tournant. Il faut maintenant passer aux actes. Il faut construire des bâtiments démo qui montrent que l’on peut y arriver.
Dans ce cadre, nous avons mis en place le programme de recherche et d’amélioration sur l’énergie dans le bâtiment, Prebat, qui lance des appels d’offres sur les technologies, sur les aspects socio-économiques et sur des bâtiments de démonstration par lesquels vont être recherchés des bâtiments à très haute performance énergétique. Les appels à projets vont être lancés région par région auprès des maîtres d’ouvrage.

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