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23/11/2006

Environnement Geneviève Férone, la pionnière du développement durable chez Eiffage le 23/11/2006

Environnement Geneviève Férone, la pionnière du développement durable chez Eiffage le 23/11/2006

La fondatrice de la première agence de notation éthique en France est devenue directrice du développement durable d’Eiffage. L’entreprise se mobilise sur de nouveaux projets. Une page blanche. Son métier, Geneviève Férone l’a souvent inventé. Lorsqu’elle a fondé Arese, en 1997, la première agence de notation sociale et environnementale en France. Et aujourd’hui en devenant directrice du développement durable, une fonction nouvelle dont le contenu et la crédibilité varient d’une entreprise à l’autre. Chez Eiffage, le sujet est pris très au sérieux. Ce poste est rattaché à la direction générale, et celle qui l’occupe est une spécialiste. Mais attention, prévient-elle, «je ne suis pas entrée dans ce métier par le militantisme».

Diplômée de Sup de Co et docteur en droit international économique, elle a contracté le virus du développement durable dans un cabinet d’intelligence économique à San Francisco. Il s’agissait de capter les signaux encore faibles du changement. Outre-Atlantique, au début des années 90, une idée prend forme : la contrainte environnementale et sociale changera durablement l’économie. Une poignée d’investisseurs alternatifs font pression sur les entreprises. Les fonds de pension américains deviennent vigilants. L’activisme actionnarial contraint par exemple Exxon à adopter une stratégie sur le changement climatique. Les clients français de Geneviève Férone voient ces investisseurs loucher sur l’Europe, et lui demandent de les éclairer. Elle décide alors de revenir en France pour créer Arese, avec le soutien de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et de la Caisse d’épargne. Un marché à inventer. Les milieux économiques français sont incrédules. Une jeune femme brandissant une idée à laquelle les dirigeants eux-mêmes n’ont pas pensé... Cela ne peut pas être une bonne idée ! « Je ne cesse de répéter qu’il faut réduire l’asymétrie de l’information entre éléments financiers et extra-financiers.»

En cinq ans, toutes les entreprises de la place de Paris seront clientes d’Arese. Las ! L’actionnaire principal, la Caisse d’épargne, décide de remettre les clefs à Nicole Notat. Robert Lion, ancien directeur général de la CDC, reste choqué par «cette défaillance au regard de la responsabilité sociale des actionnaires. Geneviève a toutes les qualités d’une pionnière, elle ne pouvait pas devenir un pion dans le nouveau dispositif». Elle lance alors une nouvelle agence de notation extra-financière, Core Ratings. Mais le marché est saturé. La direction d’Eiffage veut davantage tenir compte du développement durable. Geneviève Férone sera chargée de sensibiliser les équipes et de mettre en place des outils. Le développement durable entrera dans les procédures de contrôle interne. Avec pédagogie. «Car chacun devra faire des arbitrages complexes entre exigences de rentabilité et responsabilité sociale. » Des « projets pilotes » sont en cours, comme la création d’un bâtiment à énergie positive pour Eiffage.


Ses dates clés

De 1987 à 1992
> Travaille au sein de différentes organisations internationales : Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à Vienne (Autriche), OCDE à Genève (Suisse), Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR).
De 1992 à 1996
> Associée à un cabinet de veille stratégique basé à San Francisco, elle développe une expertise dans l’étude des fonds de pension et de l'investissement socialement responsable.
De 1997 à 2002
> Présidente fondatrice d’Arese, la première agence française de notation sociale et environnementale sur les entreprises cotées.
De 2002 à 2005
> Directrice générale de BMJ-Core Ratings, agence de notation extra-financière.
Début 2006
> Elle est nommée directrice du développement durable chez Eiffage.

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