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24/02/2025

Construction neuve : la baisse d’activité inquiète Terreal Wienerberger Chagny

Directeur des opérations de Wienerberger & Terreal France, Olivier Butel a bien voulu faire le point sur l’année écoulée et les projets de 2025, notamment à Chagny où un des sites a dû être stoppé temporairement. La faute à la conjoncture économique et à la crise du bâtiment.

Le site 1 de l’usine Terreal Wienerberger à Chagny a dû être stoppé quelques semaines en fin d’année dernière.  

C’est rare pour être souligné, mais le site Terreal – Wienerberger de Chagny 1, celui de la ville – a dû arrêter sa production en fin d’année dernière durant trois à cinq semaines, tout comme d’autres sites du groupe en France.

L’activité brique chute, la tuile se maintient

Non pas à cause d’un pépin mécanique, ou d’une pénurie de matériaux… Loin de là. Olivier Butel l’explique : « On s’adapte simplement au marché de la construction qui impacte notre rythme de fonctionnement et qui nous oblige à arrêter temporairement nos activités, et donc nos fours. » Traduisons les propos du directeur des opérations de Wienerberger & Terreal France : le marché du neuf est en berne. Ou plutôt en chute libre.

Selon des sites spécialisés, appuyés par des données de la Fédération française du bâtiment (FFB), l’activité du bâtiment a reculé de 6,6 % en volume en 2024. Le logement neuf, lui, est le plus impacté, avec une baisse vertigineuse de 21,9 %. Ce qui a des répercussions évidentes sur le producteur de briques et tuiles en terre cuite qu’est Wienerberger. « Notre activité brique est en recul de 45 %. Pour ce qui est de la tuile, c’est mieux car le marché de la rénovation se maintient », concède Olivier Butel.

Ce qui oblige le groupe à être désormais méfiant sur plusieurs domaines. Et notamment les investissements.

Des investissements plus réfléchis

« Il va y en avoir à Chagny sur les parties techniques concernant les fours et wagons. Nous sommes également en phase de pré-études pour l’installation d’un échangeur de chaleurs fatales sur Chagny 1. Mais ce sera long. » Pourquoi ? Parce que l’entreprise, dans un contexte économique et politique très tendu, va être plus vigilante sur la rentabilité des investissements dits « décarbonés » : « L’instabilité politique de ces derniers mois n’est pas très bonne pour l’industrie car des aides seront plus compliquées à obtenir et nous ne connaissons pas le montant des enveloppes. »

L’horizon ne risque pas de s’éclaircir car les prévisions pour 2025 ne sont pas réjouissantes. La FFB prévoit une baisse supplémentaire de 5,6 % en volume. Le logement neuf devrait subir une nouvelle contraction de 14,2 %, avec un effondrement des ouvertures de chantier à 239 000 unités (contre 253 000 en 2024) : « On devrait avoir d’autres arrêts, cette fois sur les deux sites de Chagny », conclut-il.

Faut-il avoir peur pour les emplois ?

La conjoncture actuelle, mauvaise pour Terreal Wienerberger, ne freine pas pour autant le recrutement sur Chagny, où une banderole “Terreal recrute” est encore présente : « Des postes sont ouverts sur des domaines sensibles comme la maintenance par exemple. On ne gèle pas les embauches, mais on ne renforce pas non plus trop les effectifs », affirme Olivier Butel.

Sauf que l’avenir, comme nous l’avons dit, n’est pas rassurant. De quoi craindre des licenciements ? Olivier Butel n’en est pas là pour l’instant, mais il reste inquiet : « Si le marché de la construction ne reprend pas, il risque de se passer des choses et l’équation sera compliquée à gérer. Je préfère être positif et me dire que ça va repartir. »

Source Le Journal de Saône et Loire par Geoffrey Fleury