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31/08/2024

Le fabricant de lignes de production Alfi Technologies souhaite accélérer sur le marché américain

Basé au Pin-en-Mauges (Maine-et-Loire), le groupe Alfi Technologies, spécialisé dans la conception et la fabrication de chaînes logistiques et de lignes de production, achève son plan stratégique 2020-2024. L’entreprise de 200 salariés en lance aujourd’hui un nouveau, avec un objectif ambitieux de croissance d’ici 2028. Ce qui passera par une augmentation de l’activité à l’export, en particulier aux États-Unis.

Alfi Technologies part à la conquête de l’Ouest. Le groupe du Pin-en-Mauges (Maine-et-Loire) a en effet pointé les États-Unis sur la carte du monde pour augmenter son activité à l’export, tout en poursuivant sa croissance en France et chez ses voisins européens. Employant 200 collaborateurs, le concepteur et fabricant de chaînes logistiques et de lignes de production ambitionne une forte croissance d’ici 2028, avec en ligne de mire un développement important à l’international.

S’installer durablement en Amérique

Le président d’Alfi Technologies, Yann Jaubert, est un fervent défenseur de la relocalisation et de l’industrie française : engagé depuis le début dans le mouvement de la French Fab, dont il est l’ambassadeur en Maine-et-Loire, il sait aussi que l’avenir de l’industrie hexagonale se joue tout autant à l’étranger. Et que pour être fort en France, le secteur doit être capable de rivaliser avec ses concurrents d’autres pays et développer une assise à l’international.

C’est pourquoi le groupe angevin se lance à l’assaut des États-Unis. "C’est un pays qui investit beaucoup, témoigne Yann Jaubert, il n’est pas facile d’y pénétrer mais le marché est très important. Nous avons déjà livré des unités là-bas et nous y sommes présents avec un bureau à New York et un autre à Denver, dans le Colorado. L’objectif est désormais de s’y renforcer pour s’y installer durablement, avec une équipe commerciale et un service après-vente."

Des investissements en machines dans l’Hexagone

Pour cela, le groupe angevin, qui réalise déjà 25 % de son chiffre d’affaires de 40 millions d’euros à l’international, a intégré un programme de Bpifrance qui soutient le développement des sociétés françaises à l’étranger. Il est aussi accompagné par Altios, spécialiste nantais de l’accompagnement à l’export. Alfi Technologies a également beaucoup investi ces dernières années : plus de deux millions d’euros en machines, dont les deux tiers au Pin-en-Mauges, où sont conçues et fabriquées des lignes destinées aux centres logistiques et de messageries, des solutions de stockage automatisé et de manutention lourde.

"Nous proposons sur le marché des machines plus chères que nos concurrents. Mais qui permettent une meilleure productivité et consomment moins d’énergie. Ce qui est un très bon compromis entre le prix et la valeur ajoutée que nous apportons."

L’autre tiers de l’enveloppe a été dédié à son usine de Crève-Cœur-le Grand (Oise), qui fabrique des solutions de production pour les matériaux de construction, comme la terre cuite, le béton ou les isolants, de plus en plus biosourcés. Chacune de ces deux usines compte pour moitié dans les solutions fabriquées par le groupe.

Trois piliers d’innovation

À côté des deux millions d’euros destinés à son parc de machines, Alfi Technologies a surtout investi dans la matière grise, avec environ 5 millions d’euros orientés ces dernières années vers la R & D.

Basé au Pin-en-Mauges, le groupe Alfi Technologies conçoit et fabrique des chaines logistiques et des lignes de production. — Photo : Alfi Technologies

"Notre métier est de fabriquer des usines en fournissant des machines de fin de ligne et la réindustrialisation est notre ADN appuie Yann Jaubert. Nous avons donc développé des solutions innovantes en travaillant sur trois piliers, des usines connectées, respectueuses de l’environnement et qui mettent l’homme au centre, avec un travail important sur les conditions de travail, la sécurité ou encore l’ergonomie. Nous installons l’intelligence artificielle dans toutes nos machines. Dans un secteur très concurrentiel, il faut trouver les facteurs différenciants." Le groupe compte une quarantaine d’ingénieurs, qui travaillent sur des solutions innovantes et l’industrie de demain.

Des clients comme Amazon, Michelin ou La Poste

La concurrence est en effet française, européenne voire plus lointaine, pour le groupe angevin qui travaille à la fois pour des PME, des ETI et de grands comptes. Pour exemple, Alfi Technologies fournit le géant Amazon en Europe, et compte entre autres clients le groupe La Poste, Safran, Lafarge, Michelin ou Isover. Pour des projets longs, allant de 24 à 36 mois entre leur lancement et leur livraison. "Nous proposons sur le marché des machines plus chères que nos concurrents, confie Yann Jaubert, mais qui permettent une meilleure productivité et consomment moins d’énergie. Ce qui est un très bon compromis entre le prix et la valeur ajoutée que nous apportons." Et permet à Alfi Technologies de tirer son épingle du jeu.

Réalité virtuelle

Outre son usine du Pin-en-Mauges et celle de Crèvecœur-le-Grand, dans l'Oise, le groupe Alfi Technologies compte aussi une unité de chaudronnerie industrielle à Marigny-Saint-Marcel, en Haute-Savoie, et une autre spécialisée dans la conception de logiciels, à Persan, dans le Val-d'Oise. Travaillant sur des projets d'usines 4.0 et connectées, il propose aussi à ses clients l'utilisation de jumeaux numériques : cette technique permet la création d'une usine virtuelle ou d'une ligne industrielle, ce qui permet d'anticiper virtuellement les changements ou les modifications avant de les appliquer physiquement. Pour aller plus loin, le groupe a créé une start-up de quatre personnes, spécialisée dans la réalité virtuelle, qui propose des formations dans différents domaines comme la sécurité incendie, la prévention des risques industriels ou l'habilitation électrique.

Marche en avant

Pendant la crise du Covid, le groupe des Mauges avait marqué un coup d’arrêt : auparavant, Alfi Technologies réalisait à l’international 50 % de son chiffre d’affaires, qui tournait autour de 30 millions d’euros. En 2020, il a vu ce chiffre d’affaires baisser de moitié. Et entrepris alors un nouveau plan stratégique de quatre ans, qui lui a permis de reprendre sa marche en avant et de retrouver de la croissance. Elle se poursuit aujourd’hui avec une demande toujours présente de la clientèle. C’est donc désormais un nouveau plan que lance Alfi Technologies, qui devrait, tout en restant discret sur l’objectif chiffré qu’il se fixe, le conduire encore plus haut en 2028.

Source Le journal des entreprises par Olivier Hamard