119 ans d’existence et plus de 38 ans de service de la famille Goethals
Le 1er mai 1985, Pierre et sa femme Joëlle ont décidé de reprendre le commerce. Ce dernier était commercial chez un négociant charbon dont la propriétaire de la briqueterie était un assez bon client. “Ce n’était pas forcément notre truc. Mais quand la dame m’a dit qu’elle arrêtait, nous avons trouvé cela dommage avec mon épouse et l’idée nous est simplement venue de cette façon.” Les époux se rapprochent alors de la famille Chimot et trouvent un accord “très raisonnable” pour la reprise du commerce, mais dans lequel, ils ne devenaient pas propriétaires du terrain. “Nous n’avons jamais été propriétaires, nous payions un loyer à la famille Chimot. Cela ne nous dérangeait pas à l’époque puisque nous n’aurions pas pu la racheter, c’était un bon arrangement pour nous“, explique Pierre Goethals. Les années passent et s’enchaînent, le couple mène sa barque dans son entreprise. En 2014, la briqueterie Chimot est même classée Entreprise du patrimoine vivant. Environ 3,5 millions de briques sortent de l’usine chaque année soit plus ou moins 416 millions jusqu’à aujourd’hui, la briqueterie a aussi fourni les briques pour la réparation du Fort Vauban à Arras. “Enfin, il y a eu des hauts et des bas comme dans chaque entreprise qui existe“, se rappelle Pierre Goethals. Jusqu’en 2020.
Une période Covid compliquée
L’aménagement du site Grand Cavin, où se trouve la briqueterie, a été déclaré d’intérêt communautaire afin de créer un nouveau lieu de vie aux vertus écologiques, touristiques et sportives. “Ils ont jugé que la briqueterie n’avait plus sa place dans cet espace. C’est presque une verrue dans le projet je dirai, donc ils vont la retirer.“
Un comité de sauvegarde du patrimoine aurait déjà comme idée de transformer la briqueterie en musée. “C’est ce que j’ai entendu mais pour que cela devienne un musée, il faudrait que je laisse du matériel. Or, je dois débarrasser le site. Je compte donc vendre tout le matériel qui est actuellement à la briqueterie.”
L’avenir des 22 salariés
Les 22 salariés actuels devront trouver un nouvel emploi à l’issue de cette fin d’année qui prévoit la fermeture de l’entreprise. “Nous en avons vu passer. Il y a beaucoup de fidèles qui sont déçus de devoir partir. Mais nous avons fait de la réinsertion avec des prisonniers notamment. Nous avons toujours eu une grosse vingtaine de salariés qui, d’ici à la fin d’année, seront tous licenciés.” La fermeture de la dernière briqueterie de briques de construction du Valenciennois marquera la fin d’une histoire marlysienne.Source L'Observateur par Hamel Bechiche