Ces blocs modulaires biodégradables se révèlent légers et résistants au feu, et constituent également de bons isolants
Un avant-goût du Symbiocène
En biologie, le mot « symbiose » est utilisé pour décrire l’association biologique, durable et réciproquement profitable, entre deux organismes. Si nous sommes actuellement dans l’Anthropocène, ou âge des humains, cette ère pourrait laisser place au Symbiocène, où nous vivrons à nouveau en harmonie avec la nature, et où notre empreinte carbone sera réduite au minimum.
Le cabinet PLP Architecture, basé à Londres, s’est engagé dans cette voie en adoptant la « symbiotecture », un concept axé sur la biodégradabilité de tous les matériaux et l’utilisation d’énergies renouvelables non polluantes.
Ses membres ont passé les derniers mois à étudier les capacités structurelles et le potentiel architectural des biocomposites à base de mycélium. Comparable à une racine, cette structure se compose d’un réseau de filaments souterrains appelés hyphes, permettant l’absorption des nutriments et de l’eau ainsi que la communication chez les champignons.
L’approche repose sur l’impression en 3D d’un coffrage en bois rempli d’un substrat additionné de mycélium. Au fur et à mesure que le mycélium colonise le substrat, il crée une forme dense mais façonnable. Une fois ce dernier suffisament développé, une exposition à des températures intenses permet de rendre le biocomposite inerte.
Des blocs modulaires de toutes formes
Pouvant prendre différentes formes, les blocs modulaires obtenus peuvent être assemblés pour créer un vaste éventail d’élements (cloisons, sièges, jardinières, tables…). Renouvelables et biodégradables, ils peuvent être cultivés et récoltés avec un impact minimal sur l’environnement, se révèlent légers et résistants au feu, et constituent de bons isolants.
Prévoyant de continuer à affiner la recette de ses biocomposites, PLP Architecture n’entend pas limiter leur utilisation aux grandes entreprises du bâtiment. Elle envisage également de proposer un kit « DIY » permettant aux particuliers de créer leurs propres blocs de mycélium.
On estime que les bâtiments génèrent actuellement 40 % des émissions annuelles mondiales de dioxyde de carbone, dont 13 % sont imputables aux matériaux de construction.