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31/01/2023

Les leaders syndicaux surfent sur l’impopularité record de la réforme

Unis devant l’Assemblée nationale avant une audition par les parlementaires, les représentants des huit organisations syndicales œuvrent pour une mobilisation massive, le 31 janvier, contre le projet de réforme des retraites, dont 72 % des Français ne veulent pas.

Rien ne semble ébrécher ce front commun. Devant l’Assemblée nationale, ce mercredi, les numéros un des huit organisations syndicales (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, Unsa, FSU, Solidaires) ont réitéré d’une même voix leur opposition au projet gouvernemental de réforme des retraites. « Cette réforme est d’autant plus injuste qu’elle va frapper de plein fouet l’ensemble des travailleurs et travailleuses, et plus particulièrement celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt, les plus précaires, mais aussi celles et ceux dont la pénibilité des métiers n’est pas reconnue », a clamé Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, au nom de l’intersyndicale.

Si les dirigeants syndicaux se sont réunis devant le Palais Bourbon pour soutenir leur délégation, reçue par la commission des Affaires sociales pour une table ronde au sujet de la réforme, l’objectif pour les centrales était également de prouver que l’union de leurs forces est partie pour durer. « Cette intersyndicale est pleine, entière et déterminée », a assuré le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot. Mais aussi, de continuer à impulser des dynamiques de lutte, à quelques jours de la deuxième journée de mobilisation interprofessionnelle du 31 janvier.

Dans cette optique, les syndicats ont le vent en poupe. Selon la dernière enquête d’opinion publiée ce mercredi par Elabe pour BFMTV, jamais ce projet de réforme des retraites n’a été jugé aussi impopulaire (72 % de Français défavorables, + 6 points en une semaine, + 13 en quinze jours), si injuste (74 %, + 16 en quinze jours), inefficace (+ 11 en deux semaines) et inutile ( « non nécessaire » pour 54 %). Ils sont même 57 % (+ 2 points en une semaine) à déclarer qu’ils comprendraient « que les grévistes bloquent le pays, car c’est le seul moyen pour que le gouvernement retire ou modifie sa réforme des retraites ».

Une semaine après la franche réussite de la première journée de lutte du 19 janvier, rien ne semble donc entacher l’optimisme des huit organisations. « Beaucoup de personnes hésitaient à se mobiliser le 19, et quand elles ont vu le succès que ça a été, elles nous ont dit qu’elles seraient dans la rue le 31 », confie Philippe Martinez. « Toute la semaine, il y a eu des assemblées générales, des rassemblements devant les préfectures, nos militants ont rencontré des députés pour les alerter sur l’injustice de la réforme », ajoute Frédéric Souillot.

Source L'Humanité