Wienerberger France a souhaiter monter un stand qui affiche "son engagement pour un habitat sain, durable, abordable et confortable", selon son directeur général Frédéric Didier.
En temps de crise, il existe peu ou prou quatre attitudes : le repli sur soi, l'affichage bravache, la panique et la sérénité. Frédéric Didier, le directeur général de Wienerberger France, a choisi la dernière. Même si l'inquiétude est réelle.
De retour à Batimat, porte de Versailles à Paris, le leader de la fabrication de tuiles et briques en terre cuite a installé un stand ramassé, sobre, qui met en avant sans ostentation ses dernières innovations dans ses quatre domaines de prédilection : le mur, la toiture, la façade et le bardage. "Nous voulions un espace qui affiche notre engagement pour un habitat sain, durable, abordable et confortable, qui répond aux exigences de décarbonation de la RE 2020 et de sobriété", explique Frédéric Didier.
Et un espace qui affiche la sérénité du groupe dans une période pourtant compliquée pour les industriels : les innovations, les engagements forts de réduction d'émissions de gaz à effet de serre (objectif -15% en 2023 par rapport à 2020, -40% en 2030), l'économie circulaire et la protection de la biodiversité, rien n'est remis en cause.
Innovations
Rayon innovations, Isobric, la nouvelle brique d'une épaisseur de 20 cm complétée avec de la laine de roche, "qui affiche une résistance thermique au-delà de 2 et dont la faible épaisseur peut permettre de gagner jusqu'à 60 m² sur un projet de 2000 m²", selon Gérald Merlin responsable marketing, sera bien commercialisée en mai 2023.
Eco-brick, la brique de parement, éco-conçue et moins épaisse pour des économies de matière, a obtenu une Atex et possède désormais sa FDES.
16 FDES
Wienerberger compte aujourd'hui 16 FDES dans la base Inies. 9 individuelles et 7 collectives. "Cela couvre 80% de notre chiffre d'affaires", estime Frédéric Didier.
Des efforts d'éco-conception que le groupe a poussé à un niveau équivalent du "cradle to cradle". "100% des nouveaux produits sont recyclables ou réutilisables", assure Frédéric Didier.
Eviter le chômage partiel
Côté énergie, Wienerberger réfléchit à réduire sa consommation de gaz. "Il y a trois axes de réflexion sur le sujet", explique Frédéric Didier. "Tout d'abord nous travaillons à réduire le taux de calcaire dans nos argiles pour limiter les dégagements de CO2. Ensuite, pour le séchage, nous réfléchissons à des solutions de récupération de chaleur avec un échangeur thermique ou des PAC haute température. Enfin pour la cuisson, il est possible d'utiliser du multicarburants (solution hybride gaz, biomasse, biogaz), de passer aux fours électriques qui seraient alimentés en énergie verte et, dernière solution, d'utiliser de l'hydrogène vert."
Pourtant les motifs d'inquiétude existent : Wienerberger est ainsi, comme beaucoup d'industriels, dans l'attente du décret qui établira les limitations de consommations énergétiques. "Si nous y sommes contraints nous procéderons à un choix structuré d'arrêts d'usines pour procéder à des opérations de maintenance et d'optimisation", assure Frédéric Didier. Problématique alors que les 8 sites du groupe en France "tournent à fond", selon l'expression du directeur général, pour répondre à une demande qui ne faiblit pas.
Ce dernier appelle d'ailleurs le gouvernement et l'Union européenne à prendre une décision rapide pour décorréler les prix de l'électricité et du gaz et à les plafonner. "Il vaut mieux financer ce plafonnement que financer le chômage partiel massif qui guette nombre d'activités si les prix continuent de flamber."
Répercuter les hausses de prix
"Le prix de l'électricité a été multiplié par 20, celui du gaz par 10. Cela provoque une inflation des coûts considérables et nous sommes obligés de la répercuter sur nos produits", reconnaît Frédéric Didier (une hausse dont le directeur général n'a pas communiqué le montant, ndlr). " Mais nous essayons de respecter un délai de prévenance d'un mois minimum pour nos clients", assure-t-il.