Dans l’Aude, le groupe Terreal, qui fabrique et commercialise des produits de construction destinés à l’enveloppe du bâtiment, a dû éteindre le deuxième four de sa tuilerie de Saint-Martin-Lalande. Une décision qui intervient seulement quelques mois après l’avoir rallumé. Explications.
Créée en 1970, l’usine de Saint-Martin-Lalande est dotée, depuis 2005, de deux fours de cuisson mais seul l’un d’entre eux est en fonction entre 2012 et 2021. Jusqu’à ce que l’épaississement du carnet de commandes ne change la donne :
"En juin 2021, nous avons redémarré le deuxième four de Saint-Martin-Lalande suite à un marché très dynamique et une demande plus importante. Ce four était arrêté depuis neuf ans."
La flambée des prix du gaz
Malheureusement pour le groupe industriel, la machine ne sera pas restée allumée bien longtemps. La flambée des prix de l’énergie oblige l’entreprise à stopper l’activité du second four au bout de quatre mois et demi.
"En septembre 2021, le coût du gaz a pris +435 % par rapport à septembre 2020, et les prix de l’énergie ont continué à augmenter sur les mois de septembre et d’octobre. Face à cette situation inédite, nous avons donc pris la décision d’arrêter le deuxième four afin de réduire nos consommations de gaz."
Inaugurée par Jacques Chirac
Fortement imbriqué dans l’histoire industrielle du Lauragais, Terreal est implanté à Castelnaudary, Lasbordes, Le Ségala ou Saint-Papoul. L'usine de Saint-Martin-Lalande, quant à elle, date de 1970. Disposant du plus grand four à cuisson d’Europe de l’époque, permettant la production quotidienne de 1 000 tonnes de briques creuses, elle est inaugurée par Jacques Chirac, alors que le futur président de la République est ministre de l’Industrie. En 1990, l'usine abandonne la brique pour se transformer en tuilerie. En 2005, Terreal dote le site d’un second four.
L’aspect social
En 3×8 avant le rallumage du deuxième four, les employés de l’usine sont passés en 4×8 pendant ces quatre mois et demi « avec une équipe de huit intérimaires supplémentaires », précise-t-on au sein du groupe industriel. À la suite de ce nouvel arrêt de la machine, le rythme de travail des salariés est revenu en 3×8.
« Nous sommes particulièrement fiers de nos équipes qui ont su tout mettre en place avec agilité pour redémarrer les fours quand la demande le nécessitait et l’arrêter dans les meilleures conditions quand les prix du gaz se sont envolés », souligne-t-on au sein de l’entreprise.
Interrogé sur l’aspect social de ces changements de cadence, le Groupe Terreal affirme avoir fait preuve d’exemplarité : « Nous avons été à l’écoute de nos salariés et géré la situation de la manière la plus respectueuse possible. Chaque intérimaire s’est vu proposer une solution : certains ont été titularisés (CDI) ou reçoivent actuellement une formation, d’autres ont accepté des missions dans un autre service à Saint-Martin-Lalande ou sur nos autres sites du Lauragais. »
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