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15/12/2020

Ce qu'il faut savoir sur les tuiles solaires

Alors que les mesures en faveur des énergies renouvelables se multiplient, voilà que l'hypothèse d'une prime pour le solaire intégré au bâti refait surface. L'occasion de faire le point sur l'émergence des tuiles solaires.

Effet d’annonce ou intérêt réel pour une technologie naissante ? Toujours est-il que la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, en visite dans la fabrique de l’entreprise Sunstyle à Châtellerault (Vienne), a remis récemment au goût du jour l’idée d’un bonus pour les installations solaires intégrées au bâti. Autrement dit : l’État pourrait inciter les propriétaires à installer des tuiles solaires à travers un dispositif de soutien spécifique. C’était en octobre et pour l’instant aucune mesure concrète ne pointe à l’horizon. Toujours est-il que les tuiles solaires constituent bel et bien une alternative aux panneaux photovoltaïques.

Comment ça marche ?

Techniquement, la tuile solaire s’installe comme n’importe quel autre modèle, en remplacement d’une toiture traditionnelle. Elle se pose sur la structure du bâti et peut, dans certains cas, être installée par un couvreur « classique ». La grande différence réside évidemment dans le design, plus proche d’un panneau solaire que d’une tuile en brique, même si les fabricants proposent des gammes de couleurs qui s’en rapprochent.

Pour garantir ce rendu esthétique, les cellules photovoltaïques sont intégrées sous une structure en verre trempé suffisamment translucide pour laisser passer le soleil et assez solide pour subir les intempéries. Autre différence : leur taille, souvent plus large qu’une tuile classique, même si, là encore, certains fabricants réalisent leurs modèles sur mesure, afin de s’adapter aux exigences spécifiques de bâtiments anciens.

Combien ça coûte ?

Les tuiles solaires n’ayant pas de taille « standard » comme cela peut-être le cas d’un panneau photovoltaïque, il est difficile d’évaluer le montant d’une installation intégrée au bâti. On peut toutefois avancer sans trop se tromper que, de manière générale, une toiture en tuile solaire coûte plus cher.

Entre le produit et la pose, un panneau photovoltaïque en toiture coûte, en moyenne, autour de 1 000 euros le mètre carré. Pour l’équivalent en tuile, il faudra sans doute compter entre 1 500 et 2 000 euros le mètre carré.

Est-ce rentable ?

Le rendement s’évalue évidemment en fonction de votre installation. Un propriétaire du sud de la France n’aura pas le même bénéfice qu’un autre situé en zone montagneuse. Si l’on se fie aux caractéristiques techniques affichées par les fabricants, la puissance d’une tuile solaire se situe entre 120 et 160 Wc/m2, là où les panneaux atteignent parfois les 200 Wc/m2.

Autre élément d’évaluation : la durabilité du produit. Sur ce point les bénéfices sont à peu près équivalents. Les trois principaux fabricants de tuiles sur le marché (Sunstyle, Issol et Tesla) garantissent la performance sur 25 ans, ce qui rend le dispositif parfaitement compétitif par rapport à un panneau photovoltaïque, d’autant que le retour sur investissement annoncé par Sunstyle et Issol se situe autour d’une quinzaine d’années. Tesla affirme quant à lui que son « Solar Roof » est optimisé dès six ans d’utilisation. Mais, pour le vérifier en dehors des conditions météorologiques californiennes, il faudra attendre que sa tuile soit commercialisée en Europe, ce qui n’est, à ce jour, pas le cas.

Source Le Huffpost