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12/08/2020

Le secteur des matériaux de construction remonte la pente

Les cimentiers ont rebondi avec la réouverture des chantiers de BTP, au point qu'en juin, les ventes de ciment du leader mondial LafargeHolcim ont dépassé celles de juin 2019. Ils prévoient une demande solide au deuxième semestre.

La force du rebond est telle que les ventes du leader mondial du ciment LafargeHolcim ont dépassé en volume celles de juin 2019. Son dirigeant Jan Jenisch prévoit une demande solide au deuxième semestre.La force du rebond est telle que les ventes du leader mondial du ciment LafargeHolcim ont dépassé en volume celles de juin 2019. Son dirigeant Jan Jenisch prévoit une demande solide au deuxième semestre.
La force du rebond est telle que les ventes du leader mondial du ciment LafargeHolcim ont dépassé en volume celles de juin 2019. Son dirigeant Jan Jenisch prévoit une demande solide au deuxième semestre. (Christophe Ena/AP/Sipa)

Après la chute libre , la remontée en flèche. Les cimentiers et le secteur des matériaux de construction retrouvent des couleurs, maintenant que les chantiers de BTP ont redémarré. Le deuxième trimestre a été noir, en témoignent les 3,4 milliards d'euros de dépréciations d'actifs annoncées début juillet suite à la pandémie de Covid-19 et au Brexit par le numéro deux mondial du ciment, l'Allemand HeidelbergCement, dont la moitié au Royaume-Uni.

Mais HeidelbergCement a aussi montré sa résilience, vendant 56 millions de tonnes de ciment au premier semestre, soit 8 % de moins seulement que sur la même période en 2019. A 8,2 milliards d'euros, son chiffre d'affaires ne recule que de 10 %, contre -18 % à 10 milliards d'euros pour LafargeHolcim, qui a vendu 87 millions de tonnes de ciment (-16 % sur un an). Mais le plus résilient de tous a été le plus petit : le dernier cimentier français, Vicat, affiche fièrement un chiffre d'affaires de 1,3 milliard qui n'a baissé que de 2,7 % et un résultat net bénéficiaire de 27 millions (-41 %).

A force de baisses des coûts, HeidelbergCement a de même compensé l'effet Covid et hors dépréciations d'actifs, son résultat net progresse sur un an à 356 millions. Dépréciations incluses, il affiche une perte nette de 3,1 milliards, contre l'équivalent de 323 millions d'euros de bénéfice net pour LafargeHolcim (-66 %).

Nouveau bond de la demande
HeidelbergCement se rapproche lentement du leader mondial, ce dernier ayant fondu à force de cessions. Mais il ne le dépassera pas, car en mai, la vente conclue pour 1,9 milliard d'euros de Holcim Philippines a été bloquée par l'antitrust local. Cette filiale ne sera pas remise en vente, elle restera dans le groupe suisse… amplifiant son impact Covid, car les Philippines ont connu un des confinements les plus stricts de la planète.

N'importe, car au niveau mondial, vu la force du rebond, « en juin nos ventes ont dépassé en volume celles de juin 2019, la demande sera solide au deuxième semestre. Et maintenant que nous avons les infrastructures sanitaires, il n'aura pas de confinement en cas de nouvelle vague de Covid », a estimé ce jeudi le dirigeant de LafargeHolcim Jan Jenisch. HeidelbergCement voit une autre raison d'être optimiste : il table sur un nouveau bond de la demande de ciment avec les plans de relance gouvernementaux prévus à la rentrée, qui devraient stimuler la construction et les infrastructures.

Saint-Gobain en aval de la chaîne
« Les marchés de la construction, qui représentent 85 % des ventes du Groupe, devraient être sur une tendance favorable, tout particulièrement la rénovation en Europe, qui représente environ la moitié de l'activité du Groupe », renchérit Pierre-André de Chalendar, PDG de Saint-Gobain, côté France. La rénovation énergétique est une mesure phare du plan de relance verte français, par exemple.

Juin « laisse envisager une forte amélioration du résultat d'exploitation au second semestre », poursuit-il. Mais Saint-Gobain n'a pas aussi profité aussi vite que les cimentiers du rebond du BTP, ses produits (plaques de plâtre, laine de verre etc.) étant plus en aval. Ses économies de coûts n'ont pas compensé une baisse de 18 % du chiffre d'affaires, à 17,8 milliards et 734 millions de dépréciations et plus ou moins values de cessions, dont 581 millions de dépréciation de son activité distribution au Royaume-Uni, l'ont plombé. S'il réalise un bénéfice net courant de 272 millions hors dépréciations, en les incluant, son résultat net publié est une perte de 434 millions.