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04/05/2020

"Nous avons réactivé un numéro vert de soutien psychologique", Fréderic Didier, DGA, Wienerberger

Le spécialiste de la terre cuite, Wienerberger, dont le siège social France est basé dans le Grand Est, une région fortement touchée par l'épidémie de Covid-19, reprend progressivement son activité. Son directeur général adjoint, Frédéric Didier, nous en dit plus.

Le Grand Est est une région qui a été fortement touchée par l'épidémie, et aussi l'une des premières à avoir subi la crise. Vous disposez de 3 usines et votre siège social français est implanté à Achenheim (67). Comment avez-vous appréhendé la situation ?
Frédéric Didier : En effet, nous avons été touchés très tôt puisque plus de 350 de nos collaborateurs se trouvent dans le Bas-Rhin, soit 1/3 de notre effectif en France. Nous avons forcément vu des répercussions sur nos équipes, mais fort heureusement, nous n'avons pas enregistré d'hospitalisation.


Etant un groupe international, nous avons pu bénéficier des retours de la filiale Wienerberger basée en Italie, pays impacté 15 jours avant la France. Nous avons anticipé des mesures avant même l'annonce du confinement et pu faire appliquer les gestes barrière rapidement. A titre d'exemple, nous avons mis en place avant le 17 mars des procédures pour limiter les contacts entre caristes et transporteurs.

Comment avez-vous réagi par la suite ?
Frédéric Didier : Si nos services client et logistique ont été maintenus, le 20 mars, suite à l'arrêt des chantiers et des négoces, nous avons interrompu progressivement nos installations pour mettre en sécurité nos collaborateurs. Nous avons mis en place également le télétravail pour les collaborateurs nomades et sédentaires. Notre priorité : c'est la santé !
En parallèle, nous avons lancé une cellule de crise début mars pour gérer la situation et ajuster nos prises de décision au jour le jour, tenir nos salariés informés, et dialoguer avec les représentants du personnel. Nous avons aussi réactivé un numéro vert de soutien psychologique. Même s'il n'y a pas de sursaut d'usage, la cellule psychologique permet à ceux qui le souhaitent de s'exprimer.

Où en êtes-vous actuellement ?

Frédéric Didier : Depuis le 20 avril, nous reprenons progressivement notre activité, avec le respect des distanciations sociales, l'usage des EPI. Actuellement, plus de 50% des unités de production sont en fonctionnement, soit 4 sites. Les fours redémarrent dans les respects des consignes sécurité afin d'être prêt pour le 11 mai. Environ 40% de collaborateurs sont sur site et cela devrait monter en puissance dans les jours à venir.

Sur le volet économique, comment affrontez-vous la crise ?
Frédéric Didier : Si nous avons préservé les opérations de maintenance, nous avons revu nos projets d'investissement. Nous avons gelé ou reporté les investissements sur les processus industriels non majeurs. Nous appliquons une gestion stricte de l'investissement et de la dépense. En revanche, nous devrions poursuivre nos développements digitaux, notamment ceux concernant la supply chain et les services au client. Le digital reste un vecteur de croissance.

Quel regard portez-vous sur la crise ? En quoi peut-elle changer l'approche industrielle ?
Frédéric Didier : Il est fort probable que la crise crée des modifications en matière de communication. Nous allons interroger nos collaborateurs afin de réaliser un retour d'expérience et voir comment avancer par la suite. Une chose est sûre, nous ne freinerons pas nos objectifs bas carbone. Nous allons continuer à travailler sur la réduction des énergies fossiles et les process de réduction d'émissions de CO2, de récupération d'énergie etc. ou encore sur l'apport des matériaux géosourcés ou biossourcés.

Source Batiactu propos recueillis par Céline Galoffre

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