Valipac, Total, Wienerberger, Colruyt et une demi-douzaine d’autres organisations participent à cette initiative dont l’enjeu est une réduction des émissions de CO2 par un facteur "3".
Une véritable filière est en train de voir le jour en Belgique autour des films plastiques d’emballage. L’objectif est d’intégrer les plastiques des emballages industriels dans une logique d’économie circulaire.
"La situation actuelle, qui voit une partie de nos déchets d’emballages plastique partir pour l’Asie du Sud-Est n’est pas tenable à long terme", explique Francis Huysman, le directeur général de Valipac, l’organisme qui promeut le recyclage et la réutilisation des emballages industriels en Belgique. "Après la Chine, d’autres pays ayant pris le relais, comme l’Inde et l’Indonésie, songent à fermer aussi leurs portes aux importations de déchets plastique en provenance d’Europe. Et la Malaisie ne pourra faire le job à elle seule."
Le but ultime: l’économie circulaire
Même si le bilan de ces flux est meilleur que par un récent passé, suite aux contrats conclus entre Valipac et les traders pour garantir que ces plastiques exportés soient bien recyclés et suivis, la solution la plus sage, à terme, sera de les recycler directement chez nous.
"Le but ultime est l’économie circulaire, aussi bien dans notre pays qu’au niveau européen, poursuit Francis Huysman. Nous devons transformer ces déchets en recyclats (une matière première secondaire, NDLR), qu’on intégrera dans la fabrication de nouveaux types d’emballage, de sorte qu’on ne sera plus dépendant des exportations à l’autre bout du globe. Bien mieux, en rendant ces processus circulaires, on créera des emplois et on stimulera l’économie en Europe en s’inscrivant, au passage, dans les nouvelles priorités de la Commission européenne: le Green Deal."
L’enjeu est aussi environnemental, il s’agit d’abaisser sensiblement la facture en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Francis Huysman résume le gain potentiel en une formule: "Utiliser une tonne de plastique recyclé contribue à réduire les émissions de 3,03 tonnes de CO2."
Pour démontrer que c’est faisable, Valipac et quelques-uns de ses membres entreprises ont pris l’initiative sur deux fronts, les films plastiques épais (120 microns), utilisés le plus souvent sous forme de housses rétractables, et les films plastiques étirables (plus fins, 30 microns).
Les films rétractables: Total à la manœuvre
Un, les films épais… Partenaire du projet, le groupe Total et son centre de R&D à Feluy ont planché sur la recyclabilité des films épais. Ils ont mis au point un mélange de plastique vierge et de recyclats d’emballage plastique original. Baptisé "Booster Polymer", celui-ci permet d’utiliser 50% de recyclats dans la fabrication d’un nouveau film aux propriétés identiques, si pas supérieures au film composé à 100% de plastique vierge.
Début 2019, les producteurs de film d’emballage Oerlemans et Rymoplast ont accepté de collaborer au projet, de même qu’en aval les fabricants de briques Wienerberger et Olivier Bricks, la société de construction Coeck et le verrier Saint-Gobain Autover (qui fabrique des pare-brises).
Au départ des plastiques collectés dans les entreprises en Belgique, ces participants ont permis de créer une filière circulaire… qui commence seulement à fonctionner: Wienerberger, par exemple, en est encore au stade du test en interne. Mais l’expérience montre que le coup est jouable.
Films étirables, objectif 25%
Deux, les films fins… Le principe est le même que pour les films épais, sauf que la part des recyclats dans le nouveau mélange est moindre: Valipac et ses partenaires visent 25% (pour 75% de plastique vierge), mais n’y sont pas encore. De même qu’ils doivent encore trouver le moyen de renforcer le taux d’adhérence du film plastique à recyclats, ainsi que sa solidité. Les firmes Dow, Reynaers Alu, Mima Films, Rymoplast et Colruyt participent à l’expérience, de même que l’Université de Hasselt.
On en est toujours au stade des essais, mais les pères du projet tablent sur une mise sur le marché de ces films en 2020. "Le marché du film étirable est beaucoup plus vaste que celui du film rétractable", précise Francis Huysman.
Un problème plus général reste encore à résoudre pour l’ensemble des films: les encres utilisées pour imprimer des couleurs ou des messages sur les plastiques d’emballage. Elles rendent dans la plupart des cas les films très difficiles à recycler. "Peu de recherches ont été menées sur les encres, souligne Francis Huysman. L’Université de Gand travaille là-dessus. Et nous collaborons avec le groupe japonais Toyo Inc pour développer des encres que l’on pourra neutraliser pendant le processus de recyclage."
Une fois que ces initiatives auront délivré toutes leurs promesses, il restera à convaincre les 7.900 entreprises membres de Valipac d’utiliser effectivement ces films avec recyclats dans leurs emballages. Une campagne de communication est prévue dans ce but. Enfin, Valipac continuera à stimuler les collectes sélectives dans les entreprises, afin qu’au final, les bons flux arrivent aux bons endroits dans la chaîne. Tout un programme.
Source L'Echo.be par Michel Lauwers
Une véritable filière est en train de voir le jour en Belgique autour des films plastiques d’emballage. L’objectif est d’intégrer les plastiques des emballages industriels dans une logique d’économie circulaire.
"La situation actuelle, qui voit une partie de nos déchets d’emballages plastique partir pour l’Asie du Sud-Est n’est pas tenable à long terme", explique Francis Huysman, le directeur général de Valipac, l’organisme qui promeut le recyclage et la réutilisation des emballages industriels en Belgique. "Après la Chine, d’autres pays ayant pris le relais, comme l’Inde et l’Indonésie, songent à fermer aussi leurs portes aux importations de déchets plastique en provenance d’Europe. Et la Malaisie ne pourra faire le job à elle seule."
Le but ultime: l’économie circulaire
Même si le bilan de ces flux est meilleur que par un récent passé, suite aux contrats conclus entre Valipac et les traders pour garantir que ces plastiques exportés soient bien recyclés et suivis, la solution la plus sage, à terme, sera de les recycler directement chez nous.
"Le but ultime est l’économie circulaire, aussi bien dans notre pays qu’au niveau européen, poursuit Francis Huysman. Nous devons transformer ces déchets en recyclats (une matière première secondaire, NDLR), qu’on intégrera dans la fabrication de nouveaux types d’emballage, de sorte qu’on ne sera plus dépendant des exportations à l’autre bout du globe. Bien mieux, en rendant ces processus circulaires, on créera des emplois et on stimulera l’économie en Europe en s’inscrivant, au passage, dans les nouvelles priorités de la Commission européenne: le Green Deal."
L’enjeu est aussi environnemental, il s’agit d’abaisser sensiblement la facture en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Francis Huysman résume le gain potentiel en une formule: "Utiliser une tonne de plastique recyclé contribue à réduire les émissions de 3,03 tonnes de CO2."
Pour démontrer que c’est faisable, Valipac et quelques-uns de ses membres entreprises ont pris l’initiative sur deux fronts, les films plastiques épais (120 microns), utilisés le plus souvent sous forme de housses rétractables, et les films plastiques étirables (plus fins, 30 microns).
Les films rétractables: Total à la manœuvre
Un, les films épais… Partenaire du projet, le groupe Total et son centre de R&D à Feluy ont planché sur la recyclabilité des films épais. Ils ont mis au point un mélange de plastique vierge et de recyclats d’emballage plastique original. Baptisé "Booster Polymer", celui-ci permet d’utiliser 50% de recyclats dans la fabrication d’un nouveau film aux propriétés identiques, si pas supérieures au film composé à 100% de plastique vierge.
Début 2019, les producteurs de film d’emballage Oerlemans et Rymoplast ont accepté de collaborer au projet, de même qu’en aval les fabricants de briques Wienerberger et Olivier Bricks, la société de construction Coeck et le verrier Saint-Gobain Autover (qui fabrique des pare-brises).
Au départ des plastiques collectés dans les entreprises en Belgique, ces participants ont permis de créer une filière circulaire… qui commence seulement à fonctionner: Wienerberger, par exemple, en est encore au stade du test en interne. Mais l’expérience montre que le coup est jouable.
Films étirables, objectif 25%
Deux, les films fins… Le principe est le même que pour les films épais, sauf que la part des recyclats dans le nouveau mélange est moindre: Valipac et ses partenaires visent 25% (pour 75% de plastique vierge), mais n’y sont pas encore. De même qu’ils doivent encore trouver le moyen de renforcer le taux d’adhérence du film plastique à recyclats, ainsi que sa solidité. Les firmes Dow, Reynaers Alu, Mima Films, Rymoplast et Colruyt participent à l’expérience, de même que l’Université de Hasselt.
On en est toujours au stade des essais, mais les pères du projet tablent sur une mise sur le marché de ces films en 2020. "Le marché du film étirable est beaucoup plus vaste que celui du film rétractable", précise Francis Huysman.
Un problème plus général reste encore à résoudre pour l’ensemble des films: les encres utilisées pour imprimer des couleurs ou des messages sur les plastiques d’emballage. Elles rendent dans la plupart des cas les films très difficiles à recycler. "Peu de recherches ont été menées sur les encres, souligne Francis Huysman. L’Université de Gand travaille là-dessus. Et nous collaborons avec le groupe japonais Toyo Inc pour développer des encres que l’on pourra neutraliser pendant le processus de recyclage."
Une fois que ces initiatives auront délivré toutes leurs promesses, il restera à convaincre les 7.900 entreprises membres de Valipac d’utiliser effectivement ces films avec recyclats dans leurs emballages. Une campagne de communication est prévue dans ce but. Enfin, Valipac continuera à stimuler les collectes sélectives dans les entreprises, afin qu’au final, les bons flux arrivent aux bons endroits dans la chaîne. Tout un programme.
Source L'Echo.be par Michel Lauwers
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