À la question de savoir quel sera le montant des pensions dans le futur système, le gouvernement ne répond toujours pas et renvoie les précisions concrètes à plus tard… Car le cœur du projet est bel et bien de faire chuter les retraites.
Plus d’un an de « concertation » sociale, un volumineux rapport rendu cet été par le haut-commissaire chargé de la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye… Et toujours aucune réponse officielle à la question que chacun se pose : avec quelle pension puis-je espérer partir à la retraite ?
C’est pourtant le cœur du sujet. Quand le gouvernement promet un système universel à points « plus simple, plus juste, pour tous », où « un euro cotisé donnera les mêmes droits », chacun a le droit de savoir ce que cela donnerait « en vrai ». C’est le service minimal à fournir, alors que toutes les règles actuelles – définition du « taux plein », salaire de référence, cumul des retraites de base et complémentaire… – doivent être remplacées par de nouvelles règles inconnues comme la « valeur du point », son « taux de rendement », ou bien redéfinies : durée de cotisation, décote-surcote autour de l’âge de départ ou « âge pivot »… Le problème s’aggrave si l’on tient compte du fait que ces règles seront changeantes tout au long de la carrière, comme la valeur du point ou l’âge pivot. Impossible alors pour chacun d’estimer à l’avance le montant de sa retraite ou son âge de départ.
Comme seule réponse, le gouvernement se contente de demander de le croire sur parole sur l’air de « les retraites ne baisseront pas », et de renvoyer les précisions concrètes à plus tard. En fait, ces manœuvres cachent mal le cœur du projet de retraite universelle voulue par Emmanuel Macron : la baisse des pensions, inscrite au cœur de la « règle d’or » budgétaire qu’il entend imposer au système (interdiction du déséquilibre budgétaire) et du plafond de dépenses des retraites à 14 % du produit intérieur brut (son niveau actuel), alors que la part des retraités est amenée à croître dans la population par rapport aux actifs (29 % de plus de 65 ans en 2070, contre 20 % aujourd’hui, soit 9 millions de plus). Conséquence imparable : chaque retraité percevra une moindre part de la richesse produite qu’aujourd’hui, ce qui signifie une chute du « taux de remplacement », c’est-à-dire du montant de la pension par rapport au dernier salaire perçu.
Chacun peut déjà se faire une idée en testant sa propre carrière sur le calculateur en ligne de la CGT (retraites.cgt.fr/), qui intègre les paramètres connus du rapport Delevoye, ou, si l’on est enseignant, celui de la FSU (etmaretraite.fr/). La baisse peut alors atteindre les 15, 20 ou 25 %, voire plus… Autant de raisons de se retrouver toutes et tous sur le pavé, le 5 décembre.
Source l'Humanité par Sébastien Crépel
Plus d’un an de « concertation » sociale, un volumineux rapport rendu cet été par le haut-commissaire chargé de la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye… Et toujours aucune réponse officielle à la question que chacun se pose : avec quelle pension puis-je espérer partir à la retraite ?
C’est pourtant le cœur du sujet. Quand le gouvernement promet un système universel à points « plus simple, plus juste, pour tous », où « un euro cotisé donnera les mêmes droits », chacun a le droit de savoir ce que cela donnerait « en vrai ». C’est le service minimal à fournir, alors que toutes les règles actuelles – définition du « taux plein », salaire de référence, cumul des retraites de base et complémentaire… – doivent être remplacées par de nouvelles règles inconnues comme la « valeur du point », son « taux de rendement », ou bien redéfinies : durée de cotisation, décote-surcote autour de l’âge de départ ou « âge pivot »… Le problème s’aggrave si l’on tient compte du fait que ces règles seront changeantes tout au long de la carrière, comme la valeur du point ou l’âge pivot. Impossible alors pour chacun d’estimer à l’avance le montant de sa retraite ou son âge de départ.
Comme seule réponse, le gouvernement se contente de demander de le croire sur parole sur l’air de « les retraites ne baisseront pas », et de renvoyer les précisions concrètes à plus tard. En fait, ces manœuvres cachent mal le cœur du projet de retraite universelle voulue par Emmanuel Macron : la baisse des pensions, inscrite au cœur de la « règle d’or » budgétaire qu’il entend imposer au système (interdiction du déséquilibre budgétaire) et du plafond de dépenses des retraites à 14 % du produit intérieur brut (son niveau actuel), alors que la part des retraités est amenée à croître dans la population par rapport aux actifs (29 % de plus de 65 ans en 2070, contre 20 % aujourd’hui, soit 9 millions de plus). Conséquence imparable : chaque retraité percevra une moindre part de la richesse produite qu’aujourd’hui, ce qui signifie une chute du « taux de remplacement », c’est-à-dire du montant de la pension par rapport au dernier salaire perçu.
Chacun peut déjà se faire une idée en testant sa propre carrière sur le calculateur en ligne de la CGT (retraites.cgt.fr/), qui intègre les paramètres connus du rapport Delevoye, ou, si l’on est enseignant, celui de la FSU (etmaretraite.fr/). La baisse peut alors atteindre les 15, 20 ou 25 %, voire plus… Autant de raisons de se retrouver toutes et tous sur le pavé, le 5 décembre.
Source l'Humanité par Sébastien Crépel
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire