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01/11/2019

Sale temps pour Imerys, spécialiste des minéraux pour l’industrie

L’entreprise est frappée de plein fouet par le ralentissement mondial. En Bourse, son action a perdu 12,5 %, tandis que son cours a dégringolé de plus de 40 %.

Rien ne va plus chez Imerys, le leader mondial des spécialités minérales pour l’industrie. Le groupe a annoncé, mardi 22 octobre, une nouvelle révision à la baisse de ses résultats pour cette année et le directeur général Conrad Keijzer, a été poussé vers la sortie par le conseil d’administration, un an et demi après son arrivée. En Bourse, l’action a perdu 12,5 %. En un an, son cours a dégringolé de plus de 40 %.

Le recul attendu du chiffre d’affaires (déjà en diminution de 1 % au premier semestre) est une mauvaise nouvelle qui intéressera tout le monde, car Imerys fait partie de ce que l’on appelle les indicateurs avancés de la conjoncture. Son activité se trouve à la base des processus industriels de nombreux secteurs et la baisse des commandes du groupe est généralement le signe avant-coureur d’un ralentissement plus général de l’économie.

Un gros fournisseur de l’industrie
L’activité Imerys demeure méconnue et l’an dernier, il a vendu ses tuiles en terre cuite, son produit le plus grand public, dont il était le numéro un français. Aujourd’hui, le groupe est recentré sur les minéraux pour l’industrie. Cela va de l’automobile à la construction en passant par la métallurgie ou les biens de consommation. Les clients d’Imerys sont aussi bien L’Oréal, que Saint-Gobain.

Le groupe est le numéro un mondial du kaolin, que l’on retrouve dans l’industrie de la pâte à papier, mais aussi du talc, qui sert dans les peintures et le caoutchouc, ou encore de l’alumine pour des abrasifs. Il produit aussi de la wollastonite pour plastiques, des additifs conducteurs pour les batteries Li-ion, ou encore du graphite pour les piles alcalines. En tout, une trentaine de matériaux, provenant d’un peu plus de 200 sites.

Dégradation en Europe
« Les conditions de marché, en particulier dans le secteur manufacturier (fer, acier, équipements industriels, papier, automobile…) se sont détériorées au troisième trimestre », affirme le groupe dans son communiqué.

Imerys réalise 29 % de son activité dans la zone Amériques et un peu moins d’un quart en Asie, mais c’est en Europe que la conjoncture serait la plus compliquée, en particulier dans l’automobile. Il table maintenant sur une baisse de son résultat net courant de 20 % en 2019. Au mois de juillet, il ne prévoyait qu’un recul de 10 %.

Un problème de gouvernance
Pour ne rien arranger, Imerys va devoir se trouver un nouveau patron. Le directeur général a démissionné et c’est l’actuel président, Patrick Kron (ex-Alstom) qui va assurer les fonctions de PDG par intérim. Le néerlandais Conrad Keijzern, qui venait du chimiste Akzo Nobel n’a pas été débarqué à cause des mauvais résultats mais en raison des difficultés à mettre en œuvre le plan stratégique annoncé il y a un an.

Il prévoyait une réorganisation de l’entreprise par marchés plutôt que par produit, mais également une réduction des strates de management, qui serait passé de 11 à 6, ainsi qu’une centralisation des achats, afin de réduire les coûts. Mais l’actionnaire principal, Belgian Securities, une société réunissant la famille du milliardaire belge Albert Frère (disparu l’an dernier) et celle du milliardaire canadien Paul Desmarais (mort en 2013), a estimé que cela n’allait pas assez vite.

En France, les syndicats craignent toujours des restructurations avec à la clé des suppressions de postes. Aujourd’hui, la direction fait malgré tout valoir que ce plan stratégique n’est pas remis en cause sur le fond.

Source La Croix par Jean-Claude Bourbon

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