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11/07/2019

Lettre LMC N°85 Juin 2019 - Bâtiment : un moral résilient


En dépit du déclin des permis et des mises en chantier de logements, le moral des industriels du bâtiment tient bon. 

En effet, selon la dernière enquête menée en juin par l’INSEE, le climat des affaires reste stable, se maintenant à haut niveau (11 points au-dessus de sa moyenne de longue période) pour le cinquième mois consécutif.

Les entrepreneurs sont quasiment aussi nombreux qu’en mai à signaler une hausse de leur activité au cours des trois derniers mois mais plus nombreux à prévoir une nouvelle accélération de celle-ci le trimestre prochain, y compris dans le gros œuvre. 
Dans ce segment d’activité, les carnets de commandes se stabilisent à un point haut historique de 8,8 mois, sur la base des effectifs actuels.
La forte augmentation de demande de travaux dans le segment du logement courant 2017 et 2018 a contribué à gonfler les carnets dans un contexte où les goulots de production et les difficultés de recrutement se sont accrus, retardant les délais d'achèvement des chantiers. 

Ce stock d’activité et l’accumulation de certains retards masquent aujourd’hui le freinage sans doute amorcé des nouvelles commandes. 
Reste que,au-delà de la décélération du segment résidentiel, les mises en chantier de locaux continuent de progresser et d’alimenter la demande. 
Ainsi, de mars à mai, les surfaces commencées de locaux d’activité affichaient une hausse de + 1,7 % par rapport à il y a un an tandis que les permis grimpaient de + 12,8 %. 
Du côté du logement, en dépit d'un rebond des autorisations par rapport aux trois mois précédents (+ 3,8 % dont + 4,7 % dans le collectif et + 2,5 % dans l'individuel, en cvs-cjo), le recul se poursuit avec des permis et des mises en chantier en baisse de - 8,6 % et -4,5 % respectivement, en cumul sur les douze derniers mois. 
Le rabotage des mesures d’aide à l’accession, la baisse des investissements des bailleurs sociaux, l’essoufflement du dispositif Pinel pour l’investissement locatif mais aussi le haut niveau des prix expliquent la contraction des permis et des mises en chantier.
La solvabilité des ménages dans le cadre de l’achat d’un logement neuf s’est en effet sensiblement émoussée au cours des deux dernières années, comme en témoigne l'indicateur de l’Observatoire du Crédit Logement (à 95,5 au premier trimestre 2019 contre108,3 fin 2016). 
Cette chute s’accompagne pourtant d’une stabilisation des taux d’intérêt à très bas niveau sur la période (1,48 %en moyenne sur ces deux dernières années) et d’un allongement de la durée moyenne des prêts (+ 14,5 mois sur la période, soit229,3 mois au premier trimestre 2019). De fait, le coût relatif moyen d’une acquisition immobilière dans le neuf ne cesse de grimper pour les ménages. Il atteint 5,3 années de revenus début 2019, soitune hausse de + 2,3 % par rapport à ily deux ans.

Source UNICEM




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