La Tuilerie Laurent , créée il y a plus de 150 ans, est le dernier fabricant de tuiles plates artisanales de Bourgogne. Pour cela, Éric Laurent, son dirigeant depuis 1990, a reçu, le 3 juin, à Dijon, le trophée de l’entreprise “ made in Côte-d’Or”.
Depuis sa création, l’entreprise est gérée de père en fils par la famille Laurent. Ici Éric, la quatrième génération.
L’histoire de la Tuilerie Laurent a débuté en 1862. François Laurent décide d’acheter une carrière d’argile pour concrétiser son rêve : fabriquer des tuiles avec l’argile du hameau de Thil-la-Ville, dans la commune de Nan-sous-Thil (canton de Semur-en-Auxois). Sous l’impulsion de son fils Paul, l’entreprise familiale connaît de grandes évolutions entre 1900 et 1920, avec l’électrification et la mécanisation. Les grandes années de la tuilerie arriveront après la Seconde Guerre mondiale, entre 1950 et 1960.
La rude concurrence des nouveaux matériaux
À la tête de l’entreprise, on trouve alors Henri, la troisième génération des Laurent. Outre les tuiles, la grande spécialité était la fabrication de briques de galandage, pour la construction de cloisons ou de plafonds. En 1964, l’activité est florissante. Henri Laurent, soucieux de transmettre une tuilerie à chacun de ses quatre fils, rachète celles des Granges, à Grignon, et de Bligny-sur-Ouche. Cinquante personnes travaillent sur les trois sites. Mais cela va être de courte durée. Le premier choc pétrolier, en 1971, voit l’apparition de nouveaux matériaux. Le ciment, la plaque de plâtre et le plastique vont détrôner les briques et les tuyaux de drainage. Si bien que toutes les tuileries ferment les unes après les autres à l’échelon national.
La tuilerie sauvée par son savoir-faire artisanal
En bout de chaîne, la Tuilerie Laurent peut réaliser différents produits : carreaux, tuiles, etc.
En Côte-d’Or, il y avait une vingtaine de tuileries, en particulier le long du canal de Bourgogne. Celles de Grignon et de Bligny-sur-Ouche mettent la clé sous la porte en 1972 et 1974. « Des copains disaient à mon père : “Il faut arrêter, le métier est foutu”. Il était têtu. Il voulait impérativement continuer celle de Thil-la-Ville au prix de sacrifices », se souvient Éric Laurent, l’actuel propriétaire de la tuilerie.
Heureusement pour l’entreprise, un nouveau marché vient se greffer : les beaux-arts, avec la recherche d’un savoir-faire artisanal pour la réfection des monuments historiques. De quoi soutenir l’activité de la Tuilerie Laurent jusqu’en 1990.
Des outils de production modernisés
Depuis, le plus jeune fils, Éric Laurent, a repris le flambeau et assure la quatrième génération de tuiliers de Thil-la-Ville. L’outil a été modernisé pour améliorer notamment la manutention. « Cela a beaucoup évolué. On a surtout supprimé la brouette. » Les fours, qui étaient au bout du rouleau, ont aussi été renouvelés.
Aujourd’hui, Éric Laurent a 60 ans. Il espère bientôt transmettre à ses enfants la tuilerie. En attendant, il travaille seul, principalement pour des couvertures ou du carrelage de maisons de caractère, dans la continuité de son père. Il produit 200 à 250 tonnes de briques à l’année, pour un chiffre d’affaires annuel d’environ 100 000 €, un peu déclinant par rapport aux précédentes années. « Quand les clients viennent chez moi, c’est pour avoir quelque chose d’authentique et, surtout, de différent des industriels, où c’est tout le temps la même chose. »
Tuilerie Laurent , située le long de la RD 108, au hameau de Thil-la-Ville, à Nan-sous-Thil. Une salle d’exposition est ouverte sept jours sur sept.
Le processus de fabrication d’une brique
L’extraction de l’argile se fait une fois par an, pendant les beaux jours. Elle est stockée sur la plateforme et utilisée au gré des besoins. La première phase est la préparation de la pâte. Celle-ci est humidifiée, malaxée, broyée et colorée, avec de l’oxyde de manganèse par exemple. Ensuite, la pâte repose vingt-quatre heures, après un ajout de sable ou encore de pouzzolane (roche naturelle), pour enfin être mise en forme à l’aide d’une extrudeuse. En bout de chaîne, la Tuilerie Laurent peut réaliser différents produits (carreaux, tuiles, etc.), qui sont mis en palette ou stockés sur des wagons, pour les faire sécher durant un temps relativement long. La meilleure période étant d’avril à fin octobre. « Dans un premier temps, ça sèche naturellement. Après, on les passe au séchoir. Une fois que les produits sont bien secs, on va enfourner », explique Éric Laurent, l’actuel propriétaire de la tuilerie. La cuisson d’une tuile dure environ de dix-sept à dix-huit heures pour atteindre 1 040 °C. « On va pouvoir donner des nuances de couleurs sur une période donnée, avec différents flammages. Ensuite, elle va refroidir tout doucement pendant vingt-quatre heures. » La Tuilerie Laurent peut faire trois fournées par semaine maximum.
Source Le Bien Public
Depuis sa création, l’entreprise est gérée de père en fils par la famille Laurent. Ici Éric, la quatrième génération.
L’histoire de la Tuilerie Laurent a débuté en 1862. François Laurent décide d’acheter une carrière d’argile pour concrétiser son rêve : fabriquer des tuiles avec l’argile du hameau de Thil-la-Ville, dans la commune de Nan-sous-Thil (canton de Semur-en-Auxois). Sous l’impulsion de son fils Paul, l’entreprise familiale connaît de grandes évolutions entre 1900 et 1920, avec l’électrification et la mécanisation. Les grandes années de la tuilerie arriveront après la Seconde Guerre mondiale, entre 1950 et 1960.
La rude concurrence des nouveaux matériaux
À la tête de l’entreprise, on trouve alors Henri, la troisième génération des Laurent. Outre les tuiles, la grande spécialité était la fabrication de briques de galandage, pour la construction de cloisons ou de plafonds. En 1964, l’activité est florissante. Henri Laurent, soucieux de transmettre une tuilerie à chacun de ses quatre fils, rachète celles des Granges, à Grignon, et de Bligny-sur-Ouche. Cinquante personnes travaillent sur les trois sites. Mais cela va être de courte durée. Le premier choc pétrolier, en 1971, voit l’apparition de nouveaux matériaux. Le ciment, la plaque de plâtre et le plastique vont détrôner les briques et les tuyaux de drainage. Si bien que toutes les tuileries ferment les unes après les autres à l’échelon national.
La tuilerie sauvée par son savoir-faire artisanal
En bout de chaîne, la Tuilerie Laurent peut réaliser différents produits : carreaux, tuiles, etc.
En Côte-d’Or, il y avait une vingtaine de tuileries, en particulier le long du canal de Bourgogne. Celles de Grignon et de Bligny-sur-Ouche mettent la clé sous la porte en 1972 et 1974. « Des copains disaient à mon père : “Il faut arrêter, le métier est foutu”. Il était têtu. Il voulait impérativement continuer celle de Thil-la-Ville au prix de sacrifices », se souvient Éric Laurent, l’actuel propriétaire de la tuilerie.
Heureusement pour l’entreprise, un nouveau marché vient se greffer : les beaux-arts, avec la recherche d’un savoir-faire artisanal pour la réfection des monuments historiques. De quoi soutenir l’activité de la Tuilerie Laurent jusqu’en 1990.
Des outils de production modernisés
Depuis, le plus jeune fils, Éric Laurent, a repris le flambeau et assure la quatrième génération de tuiliers de Thil-la-Ville. L’outil a été modernisé pour améliorer notamment la manutention. « Cela a beaucoup évolué. On a surtout supprimé la brouette. » Les fours, qui étaient au bout du rouleau, ont aussi été renouvelés.
Aujourd’hui, Éric Laurent a 60 ans. Il espère bientôt transmettre à ses enfants la tuilerie. En attendant, il travaille seul, principalement pour des couvertures ou du carrelage de maisons de caractère, dans la continuité de son père. Il produit 200 à 250 tonnes de briques à l’année, pour un chiffre d’affaires annuel d’environ 100 000 €, un peu déclinant par rapport aux précédentes années. « Quand les clients viennent chez moi, c’est pour avoir quelque chose d’authentique et, surtout, de différent des industriels, où c’est tout le temps la même chose. »
Tuilerie Laurent , située le long de la RD 108, au hameau de Thil-la-Ville, à Nan-sous-Thil. Une salle d’exposition est ouverte sept jours sur sept.
Le processus de fabrication d’une brique
L’extraction de l’argile se fait une fois par an, pendant les beaux jours. Elle est stockée sur la plateforme et utilisée au gré des besoins. La première phase est la préparation de la pâte. Celle-ci est humidifiée, malaxée, broyée et colorée, avec de l’oxyde de manganèse par exemple. Ensuite, la pâte repose vingt-quatre heures, après un ajout de sable ou encore de pouzzolane (roche naturelle), pour enfin être mise en forme à l’aide d’une extrudeuse. En bout de chaîne, la Tuilerie Laurent peut réaliser différents produits (carreaux, tuiles, etc.), qui sont mis en palette ou stockés sur des wagons, pour les faire sécher durant un temps relativement long. La meilleure période étant d’avril à fin octobre. « Dans un premier temps, ça sèche naturellement. Après, on les passe au séchoir. Une fois que les produits sont bien secs, on va enfourner », explique Éric Laurent, l’actuel propriétaire de la tuilerie. La cuisson d’une tuile dure environ de dix-sept à dix-huit heures pour atteindre 1 040 °C. « On va pouvoir donner des nuances de couleurs sur une période donnée, avec différents flammages. Ensuite, elle va refroidir tout doucement pendant vingt-quatre heures. » La Tuilerie Laurent peut faire trois fournées par semaine maximum.
Source Le Bien Public
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