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04/01/2019

Les matériaux de construction entre demande et incertitudes

Les résultats de l’année 2018 de l’activité des matériaux de construction sont plus modestes qu’attendu : + 1,5% pour les granulats (343 millions de tonnes, y compris recyclés) et 3% pour le béton prêt à l’emploi (39,8 millions de m3), le retard pris en début d’année (intempéries, grèves…) n’ayant pas été rattrapé au second semestre. Pour 2019, la demande de granulats resterait alimentée par le marché des travaux publics tandis que la production de BPE pâtirait du retournement du marché du logement.

Le début d’année 2018 a été délicat avec une activité légèrement en baisse pour les granulats (- 0,8%) et le béton prêt à l’emploi (- 0,3%). « Des difficultés qui s’expliquent, principalement, par les intempéries du premier trimestre et les grèves ferroviaires du printemps », comme le souligne Nicolas Vuillier, président de l’Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (UNICEM). Le deuxième trimestre a connu un rebond, avec des résultats qui sont repartis à la hausse de plus de 6% sur un an pour le béton prêt à l’emploi et de près de 4% pour les granulats. Mais l’été a été marqué par une modération des rythmes de croissance. En cumul, à fin octobre, les livraisons de BPE ressortent ainsi à + 3,5% sur un an, tandis que la production de granulats s’inscrit sur une tendance à + 2,1%. « Le creux du début d’année n’a finalement jamais été comblé, ce qui a conduit à réviser à la baisse les estimations de hausse de la production pour 2018, modérément s’agissant du BPE, à + 3% (au lieu de + 3,5%), plus sensiblement s’agissant des granulats, à + 1,5% (au lieu de + 3%) », ajoute Nicolas Vuillier.
Pour 2019, les livraisons de BPE vont se stabiliser (+ 0,5%) suite au retournement du marché du logement dans un contexte où le secteur non résidentiel devrait résister. Quant à la demande de granulats (+ 2%), elle resterait alimentée par un marché des travaux publics soutenu par les investissements des collectivités locales (cycle électoral) et des opérateurs privés (Grand Paris, Plan de relance autoroutier…). Par ailleurs, l’annonce soudaine du gouvernement, en octobre 2018, de supprimer le gazole non routier, dans le cadre de la loi de finances, a créé une vague d’inquiétudes dans le secteur des industries extractives et matériaux de construction. Le surcoût induit par cette mesure menaçait, en effet, l’ensemble des entreprises du secteur. Depuis, le gouvernement a annoncé un moratoire, puis une annulation de la hausse des taxes sur les carburants. « Néanmoins, ce sujet demeure une source d’incertitudes pour les industriels de notre secteur ! », conclut Nicolas Vuillier.

Source Construction Cayola 

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