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11/11/2018

Nicolas Daubanes a empoigné l'argile de la briqueterie de Nagen

La briqueterie Nagen accueilli résidence l'artiste Nicolas Daubanes étudiants l'ESAPT.

L'artiste et ses étudiants ont transformé les produits de la briqueterie artisanale de Nagen, à Saint-Marcel Paulel (Haute-Garonne), pour en faire des oeuvres d'art sur le thème de la révolte.
« Cette expérience a permis de transformer notre produit industriel en oeuvre d'art », se félicite Chantal Blanc-Pratmarty, gérante de la Briqueterie de Nagen, à Saint-Marcel Paulel (Haute-Garonne), et amatrice d'art contemporain. Cette briqueterie artisanale de 9 personnes, qui fabrique des briques pleines traditionnelles et des produits d'encadrement, a accueilli l'artiste Nicolas Daubanes et ses sept étudiants de l'Ecole supérieure d'art des Pyrénées à Tarbes. Le cabinet de conseil en management Collective Pulse les a mis en relation pour une résidence d'artistes entre novembre et juillet.

Le plasticien s'est d'abord imprégné du travail des briquetiers avant d'emmener ses étudiants pendant deux semaines. Il a réalisé deux oeuvres sur place. La première, intitulée « Hiver 72 », a consisté à fabriquer des tuiles plates mais inutilisables car elles ne se chevauchent pas, pour reproduire le toit de la prison de Nancy sur lequel les prisonniers en révolte étaient montés en 1972. « Nous avons fabriqué un moule en acier et un millier de tuiles », raconte Jacques Blanc, le frère de Chantal. Nicolas Daubanes a réalisé un pan de toit exposé au Centre d'art de Saint-Gaudens puis au Carreau du Temple, à Paris, en mai 2019.

Reconnaissance
La deuxième oeuvre appelée « Ergonomie de la révolte », présentée à la briqueterie puis au Pôle arts et cultures d'Aussillon (Tarn), est une sorte de mur en briques pleines comportant des traces de mains. Les briques ont été empoignées par les ouvriers avant la cuisson. « Je me suis intéressé à la question de la révolte, explique Nicolas Daubanes. Quand on tient cette brique avec une forme parfaite pour la main, on a envie de la jeter ! »

Les étudiants ont réalisé des créations dont une installation et une rosace composées de rebuts de briques. Ils ont préparé un repas en commun avec les ouvriers, qui ont apprécié de montrer leur savoir-faire. « Ils nous posaient des questions et nous ont montré le toucher », se rappelle Gérard, même si la confrontation avec l'art n'est pas évidente. « L'art contemporain, pour eux, c'est magnifique, mais ça ne me parle pas », reconnaît Philippe. Pour Jacques Blanc, toutefois, « la résidence d'artistes nous a apporté un regard sur la possibilité de créer avec nos produits ». Elle a fourni aussi une reconnaissance à cette briqueterie artisanale confrontée à la concurrence industrielle.

Source Les Echos par Laurent Marcaillou 

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