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29/09/2018

LA TRADITION CONTEMPORAINE DE WANG SHU

Sous le sceau du dialogue entre les techniques de savoir-faire ancestraux et la modernité, les réalisations du Pritzker chinois constituent une réflexion critique de l'architecture de son pays. Le centre Arc-en-rêve, à Bordeaux, en fait la démonstration en cinq projets.

En une trentaine d'années, 90 % des structures traditionnelles chinoises ont été réduites en poussière. Face aux bulldozers et à la bétonisation, Wang Shu invente une autre façon de construire, encore marginale mais saluée par un prix Pritzker en 2012. C'est avec son épouse, Lu Wenyu, diplômée comme lui du Nanjing Institute of Technology, qu'il fonde son agence à Hangzhou en 1997 - Amateur Architecture Studio, dont le nom reflète leur approche particulière.

Jusqu'au début du XXe siècle, l'architecture en Chine était le fait des philosophes ou des artisans. « C'est dans cette tradition de lettré, nourri par la philosophie, la littérature et les arts que se situe Wang Shu », relève Cai Wenwen, chef de projet de l'exposition. La peinture traditionnelle de paysage constitue notamment une forte source d'inspiration et de réflexion sur la contemplation de la nature.

Opposé à tout système, aux « architectures autocentrées » ou à « l'arrogance subie par la rétine », l'homme de l'art défend une approche modeste, incomplète, marquée par le chaos, voire la banalité. « Il est souvent perçu comme un nostalgique du patrimoine, alors que sa démarche est très contemporaine et innovante, relève le directeur artistique d'Arc-en-rêve, Michel Jacques. S'il assume totalement son époque, c'est avec la conviction que le projet architectural et urbain ne peut être nourri que de la tradition. » L'exposition s'organise autour de cinq projets majeurs, tous réalisés en Chine, son unique terrain de jeu. Tout le long du parcours, un alignement de caisses suspendues présentent les matériaux utilisés par l'agence : pierres, tuiles, céramique, bambou, terre, béton, briques, etc.

Source Le Moniteur

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