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27/06/2018

Logement neuf : les signes de fragilité se confirment

Après une fin d’année 2017 au ralenti, le nombre de constructions commencées a de nouveau reculé, selon le ministère de la Cohésion des territoires. Une mauvaise nouvelle à la veille de l’examen du projet de loi logement à l’Assemblée.

À la veille du début de l’examen du projet de loi logement par les députés, ces statistiques devraient conforter le gouvernement dans sa stratégie de «libérer la construction». Les mises en chantier, autrement dit le nombre de constructions commencées, ont reculé de 6% entre février et avril, comparé aux trois mêmes mois de 2017, selon le ministère de la Cohésion des territoires. Idem concernant les permis de construire, c’est-à-dire le nombre de chantiers autorisés, qui ont baissé de 1,9% sur la même période. Logique alors que les professionnels de l’immobilier ont moins le moral en ce moment. Surtout, ces chiffres confirment le ralentissement enregistré à la fin de l’année dernière.

Après deux ans et demi d’incessantes hausses, le marché du logement neuf connaît en effet un coup d’arrêt depuis octobre 2017, comme l’avait annoncé dans ses récentes prévisions la Fédération française du bâtiment. «Le premier trimestre marque une pause. Nous espérons que la loi logement permettra de libérer l’offre de logements», affirme Alexandra François-Cuxac, présidente de la Fédération des promoteurs immobiliers qui a fait état d’un recul de plus de 10% des ventes de logement neuf au premier trimestre.

Les professionnels du secteur pointent du doigt la réduction des aides publiques pour faciliter l’accession à la propriété décidée par le gouvernement. C’est le cas notamment des constructeurs de maisons individuelles qui déplorent une baisse de 17% des ventes au premier trimestre. «Une tendance lourde se dessine avec des candidats à l’accession, surtout les plus modestes, touchés de plein fouet par les mesures de réduction du PTZ en zones B2 et C (zones les moins tendues, NDLR) et plus encore par la suppression totale et brutale de l’APL Accession», affirme Patrick Vandromme, président de LCA-FFB.

Le deuxième trimestre, qui correspond d’ordinaire à une période favorable à l’acquisition de logements, constituera un test décisif pour savoir si ce ralentissement n’est qu’un feu de paille. «Si cette chute à deux chiffres se confirmait, le secteur de la construction de maisons entrerait en récession durable», lâche Patrick Vandromme. Quant au secteur de la construction de manière générale, les professionnels restent prudents. «Le choc d’offre promis par Emmanuel Macron va dans le bon sens mais les effets ne se feront sentir que dans 3,4 ou 5 ans. Notre marché reste fragile», conclut Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment.

Source Le Figaro par Guillaume Errard

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