Les deux filiales de la Caisse des dépôts lancent une plateforme de réemploi. Les matériaux proposés pourraient être 25 à 40 % moins chers que les produits neufs.
Planchers, câbles, parois de verre, portes, huisseries, cloisons..., en cas de démolition d'un bâtiment ou de travaux de rénovation, aujourd'hui presque tout part à la benne. Pas moins de 40 millions de tonnes de déchets sortent ainsi chaque année des chantiers de bâtiment, dont une petite partie seulement est recyclée. Une part plus infime encore est « réemployée », c'est-à-dire récupérée et réutilisée sans transformation et sans consommation d'énergie.
La foncière Icade et le bureau d'études Egis, deux filiales de la Caisse des Dépôts, ont décidé de faciliter l'émergence de cette filière. Ils investissent 3 millions d'euros pour créer ensemble Cycle Up, une plateforme de mise en relation de ses intervenants, propriétaires, promoteurs, architectes, ingénieurs, entreprises de construction, assureurs, certificateurs... Tous pourront en devenir contributeurs comme utilisateurs. En test, elle sera lancée officiellement en janvier prochain.
Plateforme de rencontre
« Tinder, Le bon coin et Légifrance... Cycle Up peut être tout cela à la fois, en organisant la mise en relation et la transaction dans le respect du cadre légal », explique Sébastien Duprat, son directeur général. Comment croiser offre et demande ? Où trouver les matériaux qui existent pourtant partout ? Où les stocker ? Comment les transporter ? Seront-ils techniquement adaptés, assurés pour un an, deux ou dix... Autant de questions auxquelles la plateforme doit pouvoir répondre.
« L'objectif est d'arriver à fournir des matériaux utilisables de façon aussi sûre et simple que des produits neufs, 25 à 40 % moins chers. Que les entreprises achètent sur Cycle Up comme auprès de n'importe quel fabricant », annonce son dirigeant. Et beaucoup seront partantes : pour leur image et leur cours de Bourse, les foncières propriétaires d'immeubles ont tout intérêt à afficher leur vertu. Les promoteurs et les entreprises de bâtiment ne peuvent se permettre de faire la fine bouche devant une telle opportunité de faire baisser les coûts de construction. Enfin, de nombreux architectes portent ce message, certains en ont déjà fait leur marque de fabrique, comme le collectif Bellastock.
Icade donne l'exemple : ses futurs immeubles 007 et Pulse utiliseront des serrures et des portes d'anciens bureaux de la foncière en cours de démolition. Quant à Gecina, il va lancer un audit pour évaluer ce qui est récupérable sur ses chantiers. Cycle Up ne défriche pas totalement le terrain : la coopérative belge Rotor a déjà beaucoup oeuvré contre cet énorme gaspillage. Le « Pavillon circulaire » à Paris et la façade du siège du conseil européen à Bruxelles, assemblée avec d'anciens châssis de fenêtres en bois récupérés dans les 28 pays de l'Union, ont montré que réemploi, qualité de la construction et esthétique sont parfaitement compatibles. Mais pas toujours à moindre coût compte tenu du côté encore expérimental de la démarche.
Source Les Echos par Catherine Sabbah
Planchers, câbles, parois de verre, portes, huisseries, cloisons..., en cas de démolition d'un bâtiment ou de travaux de rénovation, aujourd'hui presque tout part à la benne. Pas moins de 40 millions de tonnes de déchets sortent ainsi chaque année des chantiers de bâtiment, dont une petite partie seulement est recyclée. Une part plus infime encore est « réemployée », c'est-à-dire récupérée et réutilisée sans transformation et sans consommation d'énergie.
La foncière Icade et le bureau d'études Egis, deux filiales de la Caisse des Dépôts, ont décidé de faciliter l'émergence de cette filière. Ils investissent 3 millions d'euros pour créer ensemble Cycle Up, une plateforme de mise en relation de ses intervenants, propriétaires, promoteurs, architectes, ingénieurs, entreprises de construction, assureurs, certificateurs... Tous pourront en devenir contributeurs comme utilisateurs. En test, elle sera lancée officiellement en janvier prochain.
Plateforme de rencontre
« Tinder, Le bon coin et Légifrance... Cycle Up peut être tout cela à la fois, en organisant la mise en relation et la transaction dans le respect du cadre légal », explique Sébastien Duprat, son directeur général. Comment croiser offre et demande ? Où trouver les matériaux qui existent pourtant partout ? Où les stocker ? Comment les transporter ? Seront-ils techniquement adaptés, assurés pour un an, deux ou dix... Autant de questions auxquelles la plateforme doit pouvoir répondre.
« L'objectif est d'arriver à fournir des matériaux utilisables de façon aussi sûre et simple que des produits neufs, 25 à 40 % moins chers. Que les entreprises achètent sur Cycle Up comme auprès de n'importe quel fabricant », annonce son dirigeant. Et beaucoup seront partantes : pour leur image et leur cours de Bourse, les foncières propriétaires d'immeubles ont tout intérêt à afficher leur vertu. Les promoteurs et les entreprises de bâtiment ne peuvent se permettre de faire la fine bouche devant une telle opportunité de faire baisser les coûts de construction. Enfin, de nombreux architectes portent ce message, certains en ont déjà fait leur marque de fabrique, comme le collectif Bellastock.
Icade donne l'exemple : ses futurs immeubles 007 et Pulse utiliseront des serrures et des portes d'anciens bureaux de la foncière en cours de démolition. Quant à Gecina, il va lancer un audit pour évaluer ce qui est récupérable sur ses chantiers. Cycle Up ne défriche pas totalement le terrain : la coopérative belge Rotor a déjà beaucoup oeuvré contre cet énorme gaspillage. Le « Pavillon circulaire » à Paris et la façade du siège du conseil européen à Bruxelles, assemblée avec d'anciens châssis de fenêtres en bois récupérés dans les 28 pays de l'Union, ont montré que réemploi, qualité de la construction et esthétique sont parfaitement compatibles. Mais pas toujours à moindre coût compte tenu du côté encore expérimental de la démarche.
Source Les Echos par Catherine Sabbah
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