Avec Grand Paris Aménagement, la ville va transformer les terres du chantier de la gare du Grand Paris en matériaux de construction pour son nouveau quartier.
Utiliser la terre comme matériau de construction ? L'opportunité offerte par le gigantesque chantier du Grand Paris Express est trop belle. A Sevran (Seine-Saint-Denis), le creusement de la gare Sevran-Livry, dont le premier coup de pioche sera donné fin 2018, engendrera 40.000 mètres cubes de terre. Et pas loin, entre cette future gare et celle de Sevran Beaudottes (ligne 16), doit émerger un vaste projet d'aménagement « Sevran Terre d'Avenir » qui créera 3.000 logements, 100.000 mètres carrés d'activités et plusieurs groupes scolaires et équipements sportifs.
Unité industrielle
Transformer ces terres excavées, peu polluées, en matériaux de construction à utiliser sur des chantiers tout proches, tel est l'objet de « Cycle Terre » développé par Grand Paris Aménagement, Sevran et le bureau d'études Antea Group. Le dossier a été retenu en juin dans le cadre de l'appel à projets « démonstrateurs industriels pour la ville durable », lancé par les ministères de la cohésion des territoires et de la transition écologique.
Il s'agit, une fois les terres extraites par paquets de 200 mètres cubes, de les trier en fonction de leur composition (sable, cailloux, argile...).
Elles seront réutilisées pour créer quatre types de matériaux : briques, panneaux d'argile, terre allégée, enduits. « Utiliser de la terre en matériaux de construction n'est pas nouveau, mais ce qui est inédit c'est l'ampleur du projet et sa dimension industrielle », explique Magali Castex, responsable du projet à Grand Paris Aménagement.
Pour que cela marche, le processus de production doit se faire sur site. Cela afin d'éviter que les terres soient considérées comme un déchet dès lors qu'elles quittent le périmètre du chantier.
Grand Paris Aménagement prévoit donc la réalisation d'une unité de transformation, à proximité de la gare, d'une surface de 6.000 mètres carrés. « L'objectif est d'avoir, à partir de mi-2019, une production de grande échelle pour avoir des prix de produits compétitifs par rapport au marché », déclare Magali Castex.
Derrière les trois porteurs principaux du projet, ce « démonstrateur industriel » réunit notamment la société du Grand Paris (SGP), qui y voit une occasion de tester la valorisation des terres excavées pour son métro - large défi -, les laboratoires de recherche (CRAterre, Amaco, Iffstar), Sciences Po, le centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), et l'association locale Compétence emploi, qui formera une centaine d'ouvriers pour l'usine.
Tout l'enjeu réside dans le soutien de l'Europe. Fin juillet, le projet faisait partie de la short list du fonds Urban Innovative Action. Le coût, estimé à 6,1 millions d'euros (dont 3 millions pour Sevran), pourrait être porté jusqu'à 80 % par les fonds européens. « Sinon, nous devrons trouver un partenaire industriel, ce qui risque d'être plus long », glisse Magali Castex.
Source Les Echos par Marion Kindermans
Utiliser la terre comme matériau de construction ? L'opportunité offerte par le gigantesque chantier du Grand Paris Express est trop belle. A Sevran (Seine-Saint-Denis), le creusement de la gare Sevran-Livry, dont le premier coup de pioche sera donné fin 2018, engendrera 40.000 mètres cubes de terre. Et pas loin, entre cette future gare et celle de Sevran Beaudottes (ligne 16), doit émerger un vaste projet d'aménagement « Sevran Terre d'Avenir » qui créera 3.000 logements, 100.000 mètres carrés d'activités et plusieurs groupes scolaires et équipements sportifs.
Unité industrielle
Transformer ces terres excavées, peu polluées, en matériaux de construction à utiliser sur des chantiers tout proches, tel est l'objet de « Cycle Terre » développé par Grand Paris Aménagement, Sevran et le bureau d'études Antea Group. Le dossier a été retenu en juin dans le cadre de l'appel à projets « démonstrateurs industriels pour la ville durable », lancé par les ministères de la cohésion des territoires et de la transition écologique.
Il s'agit, une fois les terres extraites par paquets de 200 mètres cubes, de les trier en fonction de leur composition (sable, cailloux, argile...).
Elles seront réutilisées pour créer quatre types de matériaux : briques, panneaux d'argile, terre allégée, enduits. « Utiliser de la terre en matériaux de construction n'est pas nouveau, mais ce qui est inédit c'est l'ampleur du projet et sa dimension industrielle », explique Magali Castex, responsable du projet à Grand Paris Aménagement.
Pour que cela marche, le processus de production doit se faire sur site. Cela afin d'éviter que les terres soient considérées comme un déchet dès lors qu'elles quittent le périmètre du chantier.
Grand Paris Aménagement prévoit donc la réalisation d'une unité de transformation, à proximité de la gare, d'une surface de 6.000 mètres carrés. « L'objectif est d'avoir, à partir de mi-2019, une production de grande échelle pour avoir des prix de produits compétitifs par rapport au marché », déclare Magali Castex.
Derrière les trois porteurs principaux du projet, ce « démonstrateur industriel » réunit notamment la société du Grand Paris (SGP), qui y voit une occasion de tester la valorisation des terres excavées pour son métro - large défi -, les laboratoires de recherche (CRAterre, Amaco, Iffstar), Sciences Po, le centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), et l'association locale Compétence emploi, qui formera une centaine d'ouvriers pour l'usine.
Tout l'enjeu réside dans le soutien de l'Europe. Fin juillet, le projet faisait partie de la short list du fonds Urban Innovative Action. Le coût, estimé à 6,1 millions d'euros (dont 3 millions pour Sevran), pourrait être porté jusqu'à 80 % par les fonds européens. « Sinon, nous devrons trouver un partenaire industriel, ce qui risque d'être plus long », glisse Magali Castex.
Source Les Echos par Marion Kindermans
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire